Tout commence, le 23 juillet. Le cabinet royal reçoit un coup de fil d’Eric Laurent. Le célèbre journaliste français, auteur d’un livre d’entretien avec Hassan II en 1993, sollicite un rendez-vous. Trois semaines plus tard, il est reçu par un avocat marocain mandaté par le Palais. Ce dernier tombe des nues quand il entend Eric Laurent réclamer trois millions d’euros pour annuler la publication d’un livre à charge contre le royaume qu’il s’apprêtait à publier. Décision est alors immédiatement prise de déposer une plainte auprès du Procureur de Paris.
Avec la coordination de la police judiciaire française, un nouveau rendez-vous est fixé le 21 août avec Eric Laurent. Celui-ci tombe dans le piège et réitère sa proposition ne s’imaginant pas que, cette fois-ci, la rencontre est sous surveillance policière. Une fois la preuve du chantage établie, le Parquet de Paris désigne trois magistrats pour ouvrir une information judiciaire.
Le dernier acte s’est joué ce jeudi 27 août. L'avocat du palais déjeune à nouveau avec Eric Laurent pour une nouvelle séance de marchandage. Les policiers français postés à côté du restaurant ne perdent pas une miette des tractations entre les deux hommes. Eric Laurent concède de revoir son offre à la baisse: il accepte de percevoir deux millions d’euros et de renoncer par écrit à la publication du livre. Selon RTL, le journaliste s’apprêtait même à repartir avec 80.000 euros en guise d’avance qu’il n’aura jamais le temps de dépenser: il a été interpellé par les services de police et sera déféré devant la justice pour chantage et tentative d'extorsion de fonds. Toujours selon RTL, Eric Laurent était accompagné de sa co-auteure. «Il s’agit de Catherine Graciet qui avait déjà travaillé aux côtés du journaliste français sur ‘Le roi prédateur’ et qui a également été interpellée», confie une source proche du dossier à Le360.
