Ce jeudi, la justice devait trancher dans un litige qui divise profondément le corps électoral composé de quelque 3.000 journalistes.
Saisi par des journalistes de l'agence Maghreb Arab Press, le tribunal administratif de Rabat devait décider si certains critères et conditions liés à l'élection du 22 juin sont «légaux et constitutionnels».
Le juge s’est déclaré incompétent pour le jugement des référés des journalistes de la MAP contre les décisions de la commission des élections du CNP. Les journalistes de la MAP ont décidé de faire appel de cette décision.
Trois listes composées de 7 membres chacune sont en lice en vue de l'élection de ce conseil des «sages». Les éditeurs y seront également représentés à travers un scrutin électoral uninominal. En revanche, des journalistes, dont ceux de la MAP, protestent contre le fait qu'ils devront voter pour une des trois listes via un scrutin de liste qui «défavorise les deux autres listes concurrentes».
Une seule liste doit en effet être élue, les deux autres seront éliminées systématiquement sans possibilité de pouvoir figurer dans le futur organigramme du conseil.
Le règlement pour l'élection du Conseil national de la presse, tel que défini et arrêté par une commission, a exclu les journalistes expatriés et imposé la condition que seule la carte professionnelle de 2017 soit valable pour être éligible et votant.
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Les journalistes de l'agence nationale jugent donc «inconstitutionnelle» cette condition du fait qu'elle exclut les détenteurs de la carte de presse de 2018. «Il faut noter que la commission qui a élaboré la «loi électorale» est jugée par ses détracteurs comme étant «proche» du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), une corporation controversée qui présente une liste largement favorite pour diriger le conseil.
Mais les journalistes de la MAP et autres sont soutenus par les deux autres listes concurrentes, qui menacent de boycotter carrément le scrutin du vendredi 22 juin. Autant dire que le Conseil national de la presse est en train de vivre un accouchement douloureux avec le risque d'avoir un nouveau-né handicapé sur les bras.
La première liste favorite, issue du SNPM, est dirigée par les deux inamovibles Younes Moujahid et Abdellah Bekkali, longtemps à la tête de ce syndicat.
Les deux autres listes, qui menacent de boycotter le scrutin du 22 juin, sont présidées respectivement par Ali Bouzerda, journaliste et ancien directeur général de la MAP, et Abdessamad Benchérif, ancien journaliste de 2M télévision.
Une chose est certaine: le corps des journalistes est plus que jamais divisé.