Selon le rapport sur les établissements publics, accompagnant le projet de loi de Finances 2021, Soread-2M a maintenu en 2019 sa position de leader au niveau du paysage audiovisuel marocain en enregistrant près de 33,4% de part d'audience. La présentation du budget sectoriel du département de la Communication nous apprend, par ailleurs, que la part d’audience moyenne, durant le dernier mois de Ramadan, avait atteint les 47,4%.
Durant ce mois sacré, haute saison pour les chaînes de télévisions, la part des productions nationales dans la grille de la chaîne de Aïn Sebaâ a atteint les 85%. Sinon pour le reste de l’année, cette proportion est de 70%. A noter d’ailleurs que l’offre télévisuelle de 2M a atteint au courant de cette année 2020 les 656 heures de diffusion.
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Malgré ces scores d’audience honorables, la Soread-2M reste confrontée à de lourdes difficultés financières. Au titre de l’exercice 2019, le chiffre d'affaires a connu une baisse de 18% et le résultat net a été déficitaire de 15 MDH.
Les pertes cumulées ces dernières années atteignent ainsi les 873 millions de dirhams. «La situation nette de la société demeure négative d’environ 359 MDH faute de la réalisation de l'opération de l'augmentation du capital approuvé par l’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) du 31 décembre 2016», peut-on lire dans le rapport du département des Finances.
L’AGE en question est en fait une obligation légale. Soread-2M est tombé sous le couperet de l’article 86 de la loi sur la société anonyme qui conditionne la continuité de l’activité des entreprises dont la situation nette est inférieure aux ¾ du capital social par un renflouement de fonds. Selon les documents officiels, l’Etat a effectivement opéré une augmentation de capital pour 2M de l’ordre de 65 millions de dirhams, courant 2020. Mais cette dernière reste insuffisante pour régulariser la situation comptable de la société qui devrait légalement subir une dissolution anticipée.
En plus d’une injection de fonds dans le capital de Soread-2M, l’Etat a également transféré quelque 170 millions de dirhams à la chaîne de Aïn Sebaâ, jusqu’à fin septembre, comptabilisée dans la rubrique équipements. Ponctionnée sur les charges communes, cette manne publique versée est budgétisée à 100 millions de dirhams pour l’année prochaine. Pourvu qu’elle prenne la forme d’une augmentation de capital.
