Soleil, plage et apéro: Dans ce camping d’Agadir, les retraités étrangers vivent toute l'année dans des chalets

DiaporamaSitué entre les villes d’Agadir et Taghazout, le complexe Atlantica Parc propose des chalets à la vente qui font le bonheur des retraités européens. Plage, apéro, resto, pétanque… L’été indien dure ici 6 mois, ou toute la vie !

Le 31/10/2018 à 16h04

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Du soleil presque toute l’année, des températures idéales, un accès direct à la plage ou à la piscine, et des prix défiant toute concurrence… Il n’en fallait pas plus pour que ce camping gadiri séduise les touristes de passage et leur donne envie de s’installer une bonne fois pour toutes au Maroc.

La retraite, moins pénible au soleil

Pour un prix variant entre 800.000 et 1.000.000 de dirhams, ils peuvent acquérir un mobile home entièrement aménagé composé de 3 chambres, d'un salon, d'une salle de bain et d'une terrasse avec vue sur les montagnes et la mer. C’est ce que propose le complexe gadiri Atlantica Parc à ses clients, lorsque ceux-ci décident de prolonger l’été marocain en posant définitivement leurs valises dans ces lieux. 

Le camping Atlantica Parc, qui s’étend sur une surface de 13 hectares, offre en effet la possibilité d’acquérir un mobile home neuf ou d’occasion sur parcelle, et selon les disponibilités. Dans ce complexe doté d’un parc aquatique, d’une supérette, d’un petit marché, d’un cybercafé, entre autres services, la retraite a comme un goût de vacances éternelles...

D’après Jamal Immel, directeur de la société Atlantica Park et Président de la fédération marocaine de l’hôtellerie de plein air, plus de 90% des propriétaires sont étrangers.

«50% de cette clientèle, venue principalement de France mais aussi d’Italie et d’Allemagne, arrive au Maroc dès le mois de novembre, en camping-car, pour un séjour de 3 à 6 mois». Ceux-ci vivent donc entre le Maroc et leur pays d’origine où ils passent la moitié de l’année près de leur famille», explique Jamal Immel.

Les 50% restants sont, quant à eux, résidents au Maroc et vivent dans le camping toute l’année. Quant aux Marocains, ils privilégient la location estivale. Acheter dans un camping, très pour eux. Au Maroc, on préfère investir dans la pierre et le ciment, pas dans le préfabriqué.

Du pain béni pour l'économie locale

Tous retraités, ces résidents au Maroc d’un nouveau genre ont décidé de s’installer sous nos cieux en raison de la douceur du climat mais aussi de la qualité de vie marocaine. «Avec une pension de 3000 à 4000 euros mensuelle, ils dépensent au Maroc environ 500 euros par mois, en mangeant au restaurant matin, midi et soir, sans se priver de rien. Ils peuvent économiser le reste pour aider leur famille restée à l’étranger», explique Jamal Immel. Et de conclure: «ils gagnent sur tous les tableaux !».

Une clientèle qui, pour cet entrepreneur, représente un très gros pouvoir d’achat. En effet, en plus de la somme déboursée pour l’achat d’un chalet ou d’un mobile home, ces nouveaux résidents paient également entre 2000 et 5000 euros par an pour la location du terrain sur lequel leur habitation est implantée. Une somme qu’ils ne tardent pas à récupérer en mettant leur logement en gestion locative lorsqu’ils repartent dans leur pays d’origine pour 6 mois ou plus.

Et une fois de retour, l’économie locale bat alors son plein selon Jamal Immel: «en plus des frais de restauration, ils font des travaux de réaménagement de leur logement tous les 2 ou 3 ans. Tapisserie, antenne parabolique, décoration… Ils investissent beaucoup ici». Du pain béni pour l’économie locale. «En comparaison avec les touristes ramenés par les tour opérateurs pour une semaine à 500 euros tous frais compris, ces nouveaux résidents ont un pouvoir d’achat beaucoup plus important», explique-t-il. 

Depuis le lancement de ce nouveau concept inspiré d’un modèle français, plus de 360 chalets ont été vendus, entre 2004 et 2018. Les habitations sont achetées en France puis ramenées au Maroc au mois de septembre, avant l’arrivée des futurs propriétaires. Toutefois, depuis peu, c’est au Maroc qu’on les fabrique désormais.

Une ombre au tableau

Une opération win-win qui a pourtant quelques limites, au grand regret de Jamal Immel. Celui-ci s’insurge en effet des complications actuelles auxquelles sont confrontés ses clients pour obtenir une prolongation de séjour de 3 à 6 mois. Jusqu’à présent, ceux-ci optaient sans sourciller pour l’achat, car ils ne trouvaient aucune difficulté administrative à résider 6 mois après avoir fourni aux autorités une attestation de résidence au Maroc. Mais depuis peu, l’hôtelier accuse une baisse drastique de ses ventes à cause de la non-prolongation du visa des touristes.

Aucun intérêt dans ce cas pour un retraité étranger d’acheter une résidence au Maroc si celui-ci ne peut y rester que 3 mois, après avoir déboursé plus de 2000 euros dans un aller-retour en camping-car.

Certes, reste l’option de devenir résident marocain avec une carte de séjour mais là encore, le bât blesse. Tous ne sont pas prêts à sacrifier leurs avantages et à dépendre entièrement de la sécurité sociale marocaine. Pour ces personnes du troisième âge, l’accès aux soins est primordial, d’autant plus quand il est gratuit, et pour le moment, le Maroc ne brille pas encore vraiment pour son système de santé.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 31/10/2018 à 16h04