C’est dans les mines de l’Office Chérifien des Phosphates, à Sidi Chennane, dans la province de Khouribga, que des chercheurs du Miler Center For Evolution de l’Université de Bath, en Angleterre, ont fait cette découverte pour le moins surprenante et dont les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Science Direct.
Comme l’explique le Dr Nicholas Longrich, paléontologue dans ce même institut, «la découverte du nouveau fossile dans une mine à quelques heures de Casablanca était à peu près la dernière chose au monde à laquelle on pouvait s'attendre». En effet, poursuit-il au sujet de cette découverte qui sort de son contexte, «c'était comme trouver un kangourou en Ecosse. L'Afrique était complètement isolée par l'eau, alors comment sont-ils arrivés là-bas?», s’est-il ainsi interrogé au sujet de cette espèce qui vivait il y a 66 millions d’années à l’époque maastrichtienne de la fin du Crétracé.
Cette espèce herbivore mesurait trois mètres de long, était dotée d’une longue queue et de puissantes pattes, et vivait en Amérique du Nord avant de se déplacer en Asie et en Europe. Ce sont du moins les seules certitudes qu’avaient jusqu’à présent les chercheurs qui n’avaient encore jamais trouvé de trace de cette espèce sur le continent africain, isolé à l’époque par les océans. «Il était impossible de marcher vers l'Afrique. Ces dinosaures ont évolué longtemps après que la dérive des continents a divisé les continents, et nous n'avons aucune preuve de pont terrestre», poursuit le Dr Nicholas Longrich.
Il est ainsi probable que les ancêtres d'Ajnabia, «étranger» en arabe, aient traversé les mers à bord de radeaux de végétation ou même à la nage, ceux-ci ayant certainement été de bons nageurs.