C’est une double consécration pour l’enfant chéri de la mode marocaine. Le couturier installé à Marrakech est devenu cette semaine le premier créateur marocain et africain à honorer ce rendez-vous incontournable de la mode.
Exigeant, entier, fidèle jusqu’au bout à l’ADN de son travail, Noureddine Amir ne connaît aucune mode ni ne cède à la moindre tendance. Son univers aux contours fascinants est celui de la création libre et son défilé, présenté le lundi 2 juillet à 11 heures, au sein du musée de l’Institut du monde arabe, est l’expression même de cette liberté.
Resté fidèle à l’amour farouche qu’il porte à la faune, à la flore et au travail des matières, Noureddine Amir nous donne à voir, avec cette nouvelle collection couture, une réinterprétation de ses célèbres robes sculptures.
Nymphes océanes, les silhouettes se glissent dans des robes longues ou courtes, aux lignes épurées et fluides dont les effets de matière puisent leur genèse dans les traditions vernaculaires du Maroc. Serpentant du cou à la cheville, ce minutieux travail d’ornementation, d’associations et de juxtapositions transgresse les règles classiques de la broderie.
A propos de Noureddine Amir
Créateur marocain atypique parmi les plus doués de sa génération, Noureddine Amir se distingue par une adaptation singulière de l’artisanat de son pays à travers ses créations, en cultivant l’art de créer avec l’élégance et la simplicité de la matière. Né en 1967 à Rabat, il est diplômé de l’École supérieure des arts et techniques de la mode (ESMOD) à Casablanca en 1996. Ses débuts de costumier à New York sont marqués par sa collaboration avec l’artiste iranienne Shirin Neshat pour laquelle il crée de nombreux costumes.
C’est en rentrant vivre au Maroc, au début des années 2000, qu’il se lance dans la création à partir de matières brutes et organiques que l’on trouve dans la région de Marrakech où il vit et travaille aujourd’hui. Mettant à l’honneur les coupes longues, les lignes impeccablement épurées et un travail très personnel autour de la matière, ses tenues, présentées comme de véritables “sculptures à porter” le font rapidement remarquer à l’international et lui valent d’être exposé dès 2003 au Musée de la mode d’Anvers puis au Palais des beaux-arts de Lille (2004) et plus récemment dans le cadre de l’exposition “Le Maroc contemporain” à l’Institut du monde arabe à Paris (2014-2015).
C’est à cette occasion que Pierre Bergé remarque son travail et décide de lui consacrer l’année suivante une exposition au cœur de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent à Paris. Au printemps 2018, la Fondation Jardin Majorelle lui a également ouvert la salle d’exposition temporaire du musée Yves Saint Laurent Marrakech avant qu’il ne se voie invité par la Chambre syndicale de la haute couture française à participer aux défilés de la Fashion Week automne-hiver 2018-2019 à Paris.