De nos jours, on se rend chez le chirurgien esthétique comme on se rend chez le dentiste.
On veut un nez à la libanaise, une bouche pulpeuse effet duck face, une taille de poupée barbie, une croupe «kardashienne» et des seins au garde à vous. Sans oublier une peau lisse, tendue et sans imperfections, un sourire ultra bright.
Bref, on choisit d’apporter des réglages à son corps comme on effacerait d’un simple coup de gomme les ratures d’un dessin.
Devant la banalisation d’un acte qui relève pourtant de la chirurgie, certaines femmes souffrant de surpoids se précipitent chez un praticien sans même passer par la case régime et sport. Beaucoup trop longs et fatiguants.
Cette banalisation, on la doit en partie aux stars qui y ont recours et ne cachent plus leur recours à cette pratique. Aujourd’hui, on n’hésite plus à vanter les mérites de son praticien, et à retrouver une furtive jeunesse en espérant réintégrer des studios hollywoodiens qui font la chasse au 3ème âge, surtout quand il est féminin.
Sans compter le fait qu’aujourd’hui, plus besoin d’être chirurgien pour faire dans l’esthétique. Les médecins généralistes et les dermatologues s’y mettent aussi, quitte à franchir parfois le pas d’opérations pour lesquelles il ne sont pas habilités, ou d’organiser des «botox party» clandestines.
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L’avènement des réseaux sociaux est aussi passé par là et avec eux la formidable vitrine que représente instagram pour des chirurgiens à qui le code de déontologie interdit « tous les procédés de réclame ou de publicité personnelle de caractère commercial notamment les appels par la presse ou la radiodiffusion.» Via ce canal, on peut montrer l’opération comme le font certains, et donc la banaliser, ou afficher des photos avant/après convaincantes, et donc attrayantes.
Ajoutez à cela les filtres snapchat qui remodèlent nos visages en un clic… et la machine à rêves carbure à plein régime.
Mais derrière le glamour des tapis rouges, les visages à l’épreuve du temps, et les photos instagrammables, ce dont on parle peu ou pas du tout ce sont les risques encourus, qu’ils soient psychologiques ou physiques, entrainant parfois la mort.
A Casablanca, une patiente en a récemment fait l’expérience avec une liposuccion qui s’est soldée par la mort de la patiente en raison d’une embolie pulmonaire.
La famille a crié au scandale, à la faute professionnelle, menaçant le praticien de poursuites judiciaires. Ce cas n’est pourtant pas isolé.
A travers le monde, les cas de décès suite à une chirurgie esthétique sont, certes rares mais, bien présents. Car oui, la mort est un risque à prévoir quand on veut passer par le billard.
Les risques d’opérations esthétiques qui ont le vent en poupe
Certaines opérations comportent plus de risques que d’autres. C’est le cas notamment de l’abdominoplastie qui présente le plus de risques de phlébites, maladie causée par la formation d’un caillot dans le sang, lequel s’il se détache, peut obstruer les vaisseaux pulmonaires et provoquer une embolie pulmonaire.
Ces risques de phlébites sont en partie liés au surpoids de la patiente et tout praticien se doit normalement de veiller à ce que l’Indice de masse corporelle de la patiente ne soit pas trop élevé. Après une grossesse, on recommande donc d’attendre au moins une année, le temps de perdre du poids.
Autre facteur à risque, la cigarette.
La liposuccion que l’on pratique aujourd’hui allègrement comporte elle aussi sa dose de risques. Dire que la liposuccion est un acte qui peut s’avérer mortel est un secret de polichinelle. En juillet 2000, l'Académie royale de médecine de Belgique émettait un avis quant aux risques engendrés par la liposuccion : «seuls les médecins qualifiés peuvent pratiquer cette intervention chirurgicale dans un environnement disposant du matériel de base, notamment en ce qui concerne la réanimation. (...) Les éventuels risques, dont certains peuvent s'avérer fatals, dépendent du patient, de la qualification de la personne qui réalise l'opération, de l'endroit où celle-ci s'effectue et de son importance.»
Avant de se lancer dans de telles opérations, il convient donc de savoir que celle-ci peut également entrainer une embolie pulmonaire mais pas seulement. Hémorragie, infection, nécrose cutanée, paresthésie, problèmes de cicatrisation, difformités de contours, perforation abdominale, thrombose veineuse profonde, embolie et oedème pulmonaires, embolie graisseuse, insuffisance cardiaque, arythmies, réaction à l'anesthésie… sont autant de risques que l’on encourt quand on veut se frotter à ce type d’opérations.
D’où l’importance de se renseigner absolument sur les compétences du praticien auquel on fait appel, en s’assurant avant toute chose que celui-ci est bien un chirurgien et qu’il possède en ce sens une formation approfondie lui permettant de réaliser ce type d’opérations. Il doit ainsi être inscrit à l’Ordre National des Médecins et exercer dans un établissement qui assure toutes les garanties de sécurité chirurgicale selon les normes en vigueur.
A noter également que les compétences de l’anesthésiste sont tout aussi importantes que celles du chirurgien.
Autre élément important dont il faut absolument s’assurer, la nature de l’infrastructure où sera pratiquée l’opération, la disponibilité du matériel approprié et son état.
Très important aussi, il faut savoir qu’il existe un délai légal de réflexion obligatoire fixé à 15 jours. Le rendez-vous pour une liposuccion ne doit donc pas se faire dès le 1er rendez-vous mais, en général, à partir du 2ème.
On ne vous recommandera jamais assez de prendre l’avis de plusieurs spécialistes et d’opter pour un praticien qui soit à l’écoute et qui mette son patient en confiance.