Dire que la Bourse reste le meilleur placement à long terme n’est pas toujours vrai, preuve en est le cas de la Samir. Sur les 5 dernières années, les investisseurs qui ont misé sur elle ont perdu 80% de la valeur du titre de la raffinerie. L’Economiste, dans son édition du jour, se demande si ces mêmes actionnaires sont disposés à participer à l’augmentation de capital de 10 milliards de dirhams qui vient d’être validée. «Les pertes subies ont sans doute échaudé nombre d’entre eux et le manque de visibilité sur l’avenir de l’entreprise ne devrait pas rassurer les plus audacieux». Cité par le journal, Mohamed Hassan Bensalah, dont le groupe Holmarcom détient 5,7% du capital de la Samir et siège au Conseil d’administration, confie que la participation de son groupe à l’augmentation de capital «dépendra des modalités de l’opération, du plan de restructuration et de la gouvernance de l’entreprise».
De son côté, Corral Holding, l’actionnaire majoritaire, qui a promis d’apporter 6,5 milliards de dirhams, avant le 15 novembre, dans le cadre de l’opération, pourrait souscrire au-delà de sa participation dans le capital. Mais rien n’est moins sûr. En attendant, l’action Samir est toujours suspendue en Bourse. Son retour à la cote dépendra, selon le CDVM cité par le journal, des modalités de l’augmentation de capital qui seront arrêtées lors du prochain conseil d’administration.
Toujours est-il que l’opération ne résoudra pas tous les maux de la société. L’importante dette de la raffinerie nécessitera des négociations ardues avec les créanciers et la Douane, qui lui réclame 14 milliards de DH. «Le raffineur a adressé, lundi 19 octobre, une lettre officielle à la Douane dans laquelle elle sollicite l’ouverture des pourparlers sur le règlement de ses impayés».
L’endettement bancaire du pétrolier se monte à 8 milliards de DH et les dettes fournisseurs s'élèvent à plus de 11 milliards de DH. Samir frôle le scénario catastrophe, sachant que l’arrêt de la production depuis deux mois rajoute à la pression du raffineur. D’ailleurs, la reprise des activités, pressentie pour le 15 novembre dans le meilleur des cas, ne manquera pas de s’avérer pour le moins coûteuse pour la Samir.