Sociétés régionales multiservices: un premier bilan décevant

Des agents de la SRM Casablanca-Settat durant une opération d'entretien du réseau d’assainissement.

Revue de presseAprès Casablanca-Settat, Souss-Massa, Marrakech-Safi et l’Oriental, huit régions devront opérer leur transition d’ici au 1er août prochain. Cependant, l’expérience des usagers reste insatisfaisante. La nouvelle architecture n’est toujours pas fonctionnelle, et le client semble être le parent pauvre des préoccupations. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 21/01/2025 à 20h34

Après les régions de Casablanca-Settat, Souss-Massa, Marrakech-Safi et l’Oriental, l’ensemble des régies de distribution d’eau potable, d’électricité et d’assainissement liquide, ainsi que l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), migreront progressivement vers des Sociétés régionales multiservices (SRM). Cette transition s’inscrit dans un calendrier établi par le ministère de l’Intérieur, qui prévoit le basculement de huit régions d’ici au 1er août prochain, indique L’Economiste dans son édition du mercredi 22 janvier.

À cet effet, le ministère a adressé une correspondance au directeur général de l’ONEE pour préciser les dates d’entrée en vigueur des contrats de gestion à conclure avec les SRM des phases II et III, conformément au décret n°2.23.1033. Le courrier souligne que les conditions préalables sont désormais réunies et appelle à prendre les mesures nécessaires pour assurer une mise en œuvre optimale et respectueuse des délais impartis. Cependant, sur le terrain, la réalité est bien plus complexe.

La transition dans la région Casablanca-Settat, effective depuis le 1er octobre 2024, ainsi que celle des trois autres régions en octobre et novembre, ont suscité de nombreuses plaintes des usagers, relève L’Economiste. Malgré les mois écoulés, l’expérience client reste largement insatisfaisante. Parmi les problèmes relevés, figurent un manque de communication sur les objectifs de la réforme, les bénéfices attendus pour les usagers, ainsi que les nouvelles procédures concernant le règlement des factures et le dépôt des réclamations.

À Casablanca-Settat, par exemple, l’accès au portail habituel de paiement a été interrompu dès le 1er octobre, et les références clients ont disparu de l’interface sans alternative claire. Aucune redirection automatique vers la nouvelle application n’a été prévue. Les consommateurs ont dû contacter l’ancien numéro de Lydec pour obtenir des informations sur les nouvelles procédures, un processus rendu encore plus complexe par l’absence d’un numéro unique. Dans certains cas, les numéros des contrats d’abonnement ont été modifiés sans préavis, rendant impossible le paiement des factures. Ces incohérences reflètent une stratégie de transition insuffisamment planifiée.

Les fournisseurs et prestataires font également face à des obstacles majeurs. Les procédures d’achat et de paiement ont été entièrement revues, impliquant la présentation de nouveaux documents, des vérifications chronophages et des délais prolongés avant tout règlement. En tant qu’entités publiques, les SRM sont désormais soumises au décret relatif aux marchés publics, ce qui alourdit encore davantage leurs processus administratifs.

Par Nabil Ouzzane
Le 21/01/2025 à 20h34