Retraite: les priorités de la CIMR

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Revue de presseKiosque360. La CIMR est sur plusieurs fronts. Déploiement de la stratégie pour recruter beaucoup plus d’entreprises, revalorisation de 1,5% de ses pensions en juillet prochain, réforme des régimes de retraite… Les dossiers sont nombreux.

Le 02/05/2019 à 20h57

La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) poursuit ses chantiers. En effet, dans une grande interview accordée à La Vie Éco, en kiosque ce vendredi, le PDG de la CIMR, Khalid Cheddadi, est revenu sur les priorités, les dossiers et les enjeux de la caisse. Au sujet du dispositif des retraites au Maroc, le PDG affirme que s’il n’y a pas une autre réforme, à partir de 2027 ou 2028, le régime ne sera plus en mesure de payer la totalité des pensions. A ce propos, une réforme est déjà en cours, réforme dont les études ont été confiées au cabinet Finactu qui a entamé ses travaux. «J’espère que d’ici la fin de l’année une solution sera arrêtée. Ce qui est envisagé aujourd’hui, c’est d’organiser le système de retraite en deux pôles: un pôle public et un pôle privé. Dans le pôle public, on aura la CMR et le RCAR et le pôle privé regrouperait la CIMR et la CNSS», confie Khalid Cheddadi, rappelant que la CNSS a lancé, depuis l’année dernière, ses propres études pour la réforme de son régime. Pour lui, le temps presse et il faut vite réagir, car plus on attend plus les choses se compliquent.

Khalid Cheddadi estime également que le chemin est désormais balisé et que la prochaine étape des réforme est de définir un ou plusieurs scénarios à proposer au gouvernement et aux partenaires sociaux et d’en choisir un. «Je pense que d’ici la fin de l’année, on y verra plus clair», indique-t-il.

La Vie Éco explore le scénario le plus plausible et avance que la solution, dans le secteur public, passe par la fusion du régime de la CMR et du régime du RCAR, soit dans un régime unique qui commencerait à partir du premier dirham et donnerait la totalité de la pension, soit sous forme de deux régimes, un régime de base et un régime complémentaire, qui concerneraient dans ce cas-là à la fois les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques et qui fonctionneraient en répartition. «Pour le privé, il y a le régime de la CNSS, régime de base, qui a besoin d’une réforme. Il y a à côté le régime de la CIMR, qui est un régime complémentaire mais facultatif. Donc, la question serait de savoir si l’on doit instaurer un régime complémentaire obligatoire dans le secteur privé. Jusqu’à présent, on a estimé que le tissu économique au Maroc ne pouvait pas supporter la mise en place d’un régime complémentaire obligatoire. Maintenant, est-ce que cette même conclusion va être reconduite ou pas, est-ce qu’il n’y a pas des solutions progressives pour mettre en place ce régime? C’est ce que nous dira l’étude en cours…», précise le PDG de la CIMR. Il assure que le régime de la CIMR est pérenne et que, chaque année, la caisse se penche sur la question de la pérennité à travers la réalisation d’un bilan actuariel consistant à faire des projections sur 60 ans des réserves techniques du régime pour vérifier si elles respectent les critères de pérennité fixés. Khalid Cheddadi rappelle également la revalorisation de 1,5% des pensions de la CIMR prévue en juillet prochain et souligne que l’objectif est de sauvegarder le pouvoir d’achat des retraités.

Par Ismail Benbaba
Le 02/05/2019 à 20h57