Radars: Le marché annulé sans explications

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Revue de presseKiosque 360. Après l’avoir conclu, le ministère de l’Equipement a récemment annulé le marché des radars auprès de Logisoft-Redflex. Une annulation "mystérieuse", qui pourrait bien se terminer devant les tribunaux.

Le 12/02/2015 à 07h30

Il s’agit d’un véritable «coup de théâtre». Le ministère de l’Equipement a annulé, début février, le marché conclu avec la société maroco-australienne Logisoft-Redflex, censée installer et mettre en service 200 radars –sur les 1000 prévus depuis l’entrée en vigueur du code de la route- aux abords des routes du royaume. Alors que le ministère avait envoyé un courrier à la société fin novembre dernier pour officialiser l’attribution du marché, il s’est cette-fois ci contenté d’un avis d’annulation. C’est du moins ce que révèle L’Economiste, dans son édition du 13 février 2015.

Afin d’annuler ce marché, le ministère de l’Equipement et du Transport, se serait appuyé sur les dispositions de décret relatif aux marchés publics. Un texte qui autorise l’annulation à n’importe quel stade de la procédure, dès lors que « les données économiques ou techniques des prestations objet de l’appel d’offre ont été fondamentalement modifiées ». Mais, selon le quotidien francophone, cette mystérieuse annulation serait sans doute due à un manque de budget du ministère. Un motif légalement acceptable pour annuler un marché.

Logisoft-Redfex, surprise puis "fâchée"

Pour autant, après le choc de la surprise, Logisoft-Rednex n’a pas vu d’un très bon œil cette annulation inopinée. En effet, la société déplore le fait qu’aucune explication ne lui ait été fournie, et estime « avoir subi un préjudice financier et moral ». Non seulement Logisoft-Redfex compte bien procéder à un recours gracieux, mais a également adressé un courrier au président de la Commission d’appel d’offres afin de protester contre un « abus de pouvoir ». Selon Abderrahim Bouhmidi, conseiller juridique de la société, l’avis d’annulation n’aurait pas été émis par l’ordonnateur mais par le président de cette commission. Ainsi, si Logisoft-Redfex ne reçoit pas d’explications d’ici 60 jours, Abderrahim Bouhmidi compte bien porter l’affaire devant les tribunaux.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que ce type d’appel d’offre (relatif aux radars) aboutit à un couac. Depuis l’adoption du Code de la route il y a maintenant quatre ans, un millier de radars auraient dû être installés. Mais à quatre reprises, « les appels d’offres se sont révélés infructueux », souligne L’Economiste.

Actuellement, seulement 150 radars ont été installés, et 50 radars n’ont jamais fonctionné. Le feuilleton risque de durer encore un petit moment …

Par Sanae El Asrawi
Le 12/02/2015 à 07h30