En dépit d’un environnement globalement défavorable et d’une sécheresse sans précédent, l’économie marocaine confirme sa résilience et continue à s’inscrire dans une trajectoire d’amélioration de ses fondamentaux. C’est ainsi que résume Mohamed Boussaid, ministre sortant de l’Economie et des finances, le comportement de l’économie marocaine en 2016.
Cependant, les chiffres dévoilés en conférence de presse ce vendredi 27 janvier montrent que l’année 2016 a vraiment été difficile d’un point de vue économique.
D’abord, il y a ce taux de croissance, l’un des plus bas enregistré depuis plusieurs années, voire depuis plus de dix ans. En raison de l’impact de la faible récolte céréalière et, partant, de la baisse de la valeur ajoutée agricole, le taux de croissance économique n’a pas dépassé 1,6%.
Outre cette faible croissance, les chiffres rendus publics par le ministre de l’Economie et des finances font état d’un déficit budgétaire supérieur à ce qui était initialement prévu. Mohamed Boussaid annonce à ce titre un taux de 3,9% alors que la loi de finances 2016 tablait sur un déficit maximum de 3%.
Cependant, ce déficit reste inférieur au 4,2% enregistré en 2015 et ce, malgré un contexte international défavorable, un faible niveau de croissance, le coût de certaines mesures fiscales et la non-réalisation des prévisions au titre des dons CCG. Sur ce dernier point, rappelons que le Maroc n’a reçu, à fin décembre dernier, que 7 milliards de DH de dons sur les 13 milliards qu’il avait budgétisé dans la loi de finances.
Concernant les échanges commerciaux, la situation n’a pas non plus été reluisante. Le déficit du compte courant devrait augmenter en 2016 pour atteindre près de 3,9% du PIB contre 2,2% du PIB en 2015. Cette augmentation, également plus importante que prévu, s’explique essentiellement par l’accélération des importations -notamment des biens d’équipement (+28% en 2016 après +10% en 2015) et des produits alimentaires (+25%)- et par l’atténuation de la baisse des cours du pétrole sur le marché international (44$/baril en moyenne en 2016 contre une moyenne de 40$ à fin juin 2016). De même, l’accentuation de la baisse des prix des phosphates et dérivés sur le marché international s’est-elle traduite par une baisse du chiffre d’affaire à l’export de l’OCP en 2016 (-12%).
C’est dire que le gouvernement sortant aura beau vouloir défendre le bilan de sa dernière année de mandat, celui-ci restera entaché par des indicateurs économiques bien en deçà des espérances.