Ça chauffe entre le gouvernement et l’opposition au sujet du projet de Loi de finances. Dans son édition de ce vendredi 19 mai, L’Economiste rapporte que la séance de discussion du PLF 2017 a dû être levée à 17 heures tant les interventions de procédures et de contestation ont été longues. Le Parti authenticité et modernité (PAM) avait décidé de ne s'exprimer que le lendemain faute d’intervenants et pour mieux analyser l’intervention de Mohamed Boussaid, ministre des Finances devant la Commission la veille.
«Il devait répondre aux interventions des conseillers, avant d’entamer l’examen du projet de Loi de finances, article par article, et ouvrir la voie au dépôt des amendements des différents groupes parlementaires», note le quotidien économique. Cela a créé des tensions entre l’opposition et la majorité. Selon le président de la Commission des finances «cette année, le projet de budget est particulier. Il est discuté 5 mois après le début de l’année. Donc, il est normal qu’il y ait un débat sur la sincérité des hypothèses et des chiffres présentés par le gouvernement».
Une occasion rêvée pour que le chef du groupe parlementaire du PAM, Aziz Benazouz, déplore «le double langage et l’opportunisme politique [du ministre des Finances] qui impactent négativement la démocratie». Il demande des résumés succincts au lieu de documents interminables, s’interroge sur la raison du non-retrait du projet de budget en dépit des changements intervenus dans les hypothèses de base élaborées à l’été 2016.
Le parti de l’Istiqlal (PI) ne ménage pas non plus le gouvernement. Pour le chef du parti de la Balance au sein de la commission, «la formation du gouvernement est loin des espérances nées du discours royal», accordant une place prépondérante à l’Afrique dans le projet de Loi de finances de 2017. «Le gouvernement a accordé la priorité aux équilibres macro-économiques au détriment des considérations sociales avec un PLF peu ambitieux et peu crédible qui n’a pas été réactualisé.»
Même son de cloche chez le représentant de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui a insisté sur la nécessité de procéder à l’évaluation des stratégies sectorielles.