Le secteur du livre scolaire vit des moments difficiles. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que «les libraires qui fournissent les écoles, déjà étranglés par les impayés de l’opération 1 million de cartables, ne sont toujours pas payés». Ils seraient, selon la même source, plus d’1 millier. A peine une avance de 30% de leurs dus leur a été versée cette année. Ils ont ainsi organisé un premier sit-in, jeudi dernier, devant le siège du ministère de l’Education, pour exiger le règlement de leurs factures.Une autre manifestation est prévue pour mercredi 27 avril. «L’enveloppe budgétaire allouée à l’opération s’élève à 350 millions de DH, dont 100 millions proviennent du budget de l’Etat. Le reste étant financé par des sponsors institutionnels. Et c’est justement la part du financement qui fait défaut», note L’Economiste.
Avec son niveau d’impayés, l’opération 1 million de cartables est susceptible, à elle seule, de plomber toute la filière. «En effet, les libraires qui ne sont pas payés dans les délais seront dans l’impossibilité de payer les éditeurs. Du coup, ils ne pourront pas s’approvisionner en livres scolaires. Et, à leur tour, les éditeurs ne trouveront pas preneur pour leur production», souligne L’Economiste. En attendant, ils sont, comme chaque année «suspendus au feu vert» du ministère de l’Education nationale pour lancer l’impression des manuels prévus au programme de la rentrée. L’Economiste insiste sur le fait que ce retard dans les autorisations de réimpression «bouscule sérieusement les éditeurs dans leurs relations avec les imprimeurs, les fournisseurs et autres prestataires de services tels que les rédacteurs et autres illustrateurs».
Autre inquiétude: l’intention du ministère de «refranciser» les matières scientifiques pour «éviter la rupture avec le supérieur». Or, le journal constate qu’à ce jour, «les éditeurs n’ont toujours pas reçu d’instructions pour éditer les livres scolaires dans la langue de Molière». Ils estiment que «ce ne sera pas pour la rentrée scolaire 2016-2017».