Le Maroc semble réussir le pari de la désinflation. C’est en tout cas ce qu’affirme L’Economiste dans son édition de ce 23 novembre. Le journal constate que l'indice des prix à la consommation se stabilise sous le seuil de 2%, dans l’attente du projet de Bank Al-Maghrib visant le ciblage de l'inflation dès 2017 pour préparer le terrain à la flexibilité partielle du régime de change. En effet, BAM et le HCP tablent tous deux sur une inflation entre 1,6 et 1,7% en 2016. Cela se traduit même par une baisse de 0,3% de l’Indice des prix à la consommation (IPC) en octobre.
Après plusieurs années de hausse, l'inflation a, dès 2009, entamé sa baisse en raison du repli des cours des matières premières et des prix à la consommation. «Les prix des produits à base de céréales ont diminué de 5,2% et ceux des huiles ont reculé de 3,3%», rappelle le quotidien économique. Résultat: L'inflation redescend à 1% avant de passer à 0,9% en 2010.
L'inflation sous-jacente, qui retrace la tendance fondamentale des prix, a emprunté la même trajectoire, passant à 0,4% en 2010 contre 0,7% en 2009. «Le gel du mécanisme d'indexation des produits pétroliers a joué un rôle important dans l'atténuation des chocs externes en 2010», note L’Economiste. Si c’est le même constat pour les prix des autres produits réglementés (eau, électricité, etc.), ceux des produits alimentaires ont fortement augmenté. L'indice des prix des produits alimentaires n’a eu de cesse de progresser, en particulier pour les agrumes, les huiles, les légumineuses sèches, le poisson frais ainsi que les céréales non transformées.
Si l’inflation est repartie à la hausse en 2012 après s'être maintenue à 0,9% deux années de suite, c’est en grande partie en raison du relèvement du prix du carburant et de la hausse du prix des produits alimentaires volatils, en particulier le prix des légumes frais.En 2014, l'inflation est revenue sous le seuil de 1%. Elle s'est établie à 0,4% 2014 contre 1,9% en 2013 et une moyenne de 1% entre 2009 et 2012. «Une évolution attribuée au ralentissement de la progression des prix de plusieurs produits dans un contexte de progression des prix des carburants et lubrifiants (7%) sous l’effet de la réduction de la subvention à certains produits pétroliers». Les prix des autres produits règlementés ont eux aussi enregistré une accélération de 1,4 à 1,7%, suite à la mise en place de la nouvelle tarification de l’eau et l’électricité.
