Les pharmaciens demandent l’application de la loi

Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Les pharmaciens d’officine s’insurgent contre l’anarchie qui règne au niveau de la profession. Ils envisagent d’observer une grève la semaine prochaine. Parmi leurs griefs, l’absence de contrôle de conformité, faute d’un arrêté.

Le 07/02/2017 à 00h21

Les pharmaciens d’officine ne décolèrent pas. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la profession compte observer une grève dont des modalités seront discutées lors du Conseil fédéral qui se réunira en début de semaine prochaine. Les pharmaciens expriment ainsi de nombreux griefs contre le ministère de la Santé et certaines pratiques de leurs confrères.

Premier sujet sensible: la réglementation relative au marché des équipements médicaux qui reste non applicable en l’absence d’un texte sur les modalités de contrôle dans ce segment. Aujourd’hui, les dispositifs médicaux (prothèses auditives, oculaires, stents cardiaques…) continuent, dans certains cas, d’être vendus dans de simples véhicules, dans les souks… Or ce matériel doit être commercialisé par les pharmaciens, comme c’est le cas dans le reste du monde.

Avec la publication de l’arrêté sur la pharmacopée nationale, nombre de magasins spécialisés dans la vente de dispositifs médicaux devraient automatiquement disparaître.

Autre sujet sensible: l’absence de procédure de fixation des prix de ces dispositifs. «Les dispositifs sont vendus avec des marges bénéficiaires dépassant tout entendement», note le journal. A cela, il faut ajouter «les recettes fiscales qui échappent au Trésor et l’impact sur les finances des compagnies d’assurances».

La profession s’insurge aussi contre les infractions commises dans la profession. «Au total, 40 personnes sont passées devant le conseil de discipline organisé par un juge de la Cour d’appel, le pharmacien inspecteur du ministère de la Santé et le pharmacien qui peut être assisté par un avocat», révèle L’Economiste. Les pharmaciens dénoncent donc un non-respect des dispositions réglementaires, notamment le colportage des médicaments (livraison à domicile), le débauchage des employés des confrères, le détournement de clientèle, autant de délits sanctionnés, en principe, par une fermeture de 15 jours à un mois, selon la gravité de la faute.

Sauf que, faute de publication au Bulletin officiel, les jugements ne sont pas appliqués, ce qui nourrit un sentiment d’impunité et encourage les dérives.

La prolifération des conventions illégales entre certaines institutions et certains pharmaciens est un autre point qui fait rager la profession. Le journal donne l’exemple de la pharmacie de l’ONEE qui est destinée au personnel de l’office.

Enfin, il y a le dumping. Les pharmacies qui sont dans une situation financière difficile sont conduites à casser les prix. Dans certains cas, les remises atteignent les 20%.

Par Rachid Al Arbi
Le 07/02/2017 à 00h21