Du nouveau dans l’épineux dossier des retraites qui traîne depuis le gouvernement Jettou! Dans son édition du 7 août, Akhbar Al Yaoum nous apprend que le gouvernement vient de soumettre au Conseil économique social et environnemental (CESE), pour avis, deux projets de loi traitant de ce système qui risque l’effondrement dans les prochaines années. Le premier porte sur la Caisse marocaine des retraites (CMR) qui gère les pensions des fonctionnaires de l’Etat et qui a vu son déficit se creuser et ses réserves fondre comme neige au soleil. Le quotidien cite une source gouvernementale ayant contribué à l’élaboration de ce nouveau projet de loi qui confie certains détails du plan de sauvetage de la Caisse : "A partir de l’année 2015, le régime de calcul des pensions tiendra compte d’un taux de 2%, contre celui de 2,5% valable jusqu’à fin 2014. La pension ne sera pas non plus calculée sur la base du dernier salaire, mais plutôt sur la moyenne des huit dernières années". Comprenez, les futures retraités de la fonction publique devraient percevoir une pension inférieure àcelle aujourd’hui en vigueur. Pis encore, les fonctionnaires devraient travailler plus longtemps avant de pouvoir partir à la retraite.
Augmentation de l’âge de la retraite à 62 ans
Le deuxième projet de loi, soumis au CESE, porte en effet sur l’augmentation de l’âge de la retraite à 62 ans dès juillet 2015. Et ça ne devrait pas s’arrêter là : cette loi prévoit un allongement progressif de 6 mois chaque année jusqu’à atteindre un âge de retraite de 65 ans à horizon 2021. A titre de rappel, lors du Conseil d’administration de la CMR de janvier dernier, Abdelilah Benkirane devait enterriner cette décision de relever l’âge de la retraite avant de se désister au dernier moment, se rendant compte sans doute que cela nécessite l’adoption d’une loi…
Le Conseil économique et social devrait rendre son avis sur les deux projets soumis par le cabinet du chef de gouvernement dans un délai de deux mois", annonce une source gouvernementale à Akhbar Al Yaoum. Toujours selon la même source, l’adoption définitive de ces textes réglementaires se ferait avant la fin de l’année. Mais auparavant, le gouvernement aura à faire face à la colère des fonctionnaires, fortement syndiqués, qui vont évidemment se révolter face à cette mesure impopulaire. Pourtant, la réforme de ce régime de retraite est un mal nécessaire : la CMR a commencé dès cette année à puiser dans ses resérves et à vendre ses propriétés immobilières pour faire face à son déficit abyssal.
