Le PIB quasi insensible à la hausse du Smig

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Revue de presseKiosque360. La hausse de 5% du Smig permettrait au mieux au PIB de rester insensible. Le problème réside notamment dans la faible productivité.

Le 12/12/2019 à 21h52

L’augmentation du Smig est-elle réellement productive? C’est la question à laquelle a tenté de répondre L’Economiste dans son édition du jour.

Le journal constate que le Smig a été revalorisé à dix reprises sur les vingt dernières années. La dernière augmentation est intervenue en juillet dernier (5%) pour le fixer à 14,13 DH brut l'heure ou 2.698,8 DH mensuellement. Une autre augmentation de 5% est programmée en juillet 2020. Or, d’après le quotidien, «une revalorisation de 5% du Smig aurait un impact relativement faible sur l’économie marocaine mais, négatif et permanent, la touchant de manière structurelle».

Si «le gain de pouvoir d'achat lié à l'augmentation du Smig entraîne une hausse de 0,2% de la consommation», elle implique une hausse des charges des entreprises qui n'est pas compensée par l'amélioration de la productivité. On parle d’augmentation des coûts salariaux qui conduirait à une contraction de l’investissement privé dans des proportions semblables à la réaction de la consommation. L’Economiste soutient aussi que «la revalorisation du salaire minimum affecte l’économie de manière structurelle en raison de son impact permanent sur l’investissement, l’emploi et la croissance».

L’Economiste relève par ailleurs que parmi les pays comparables, le salaire minimum au Maroc reste relativement élevé par rapport au salaire moyen et au PIB par habitant. «En moyenne, le ratio salaire minimum/salaire moyen s'est établi à 46,3% sur la période 2009-2016 contre 28% au Mexique, 39,3% en Turquie, 35,3% en Roumanie, 32,1% en République Tchèque, 39,4% en Pologne et 38% en Hongrie».

Il convient de signaler que «ce benchmark occulte certaines spécificités économiques et sociales des pays considérés, à l’instar de la qualité des prestations sociales accordées aux employés, les incitations fiscales en vigueur et le climat des affaires dont bénéficient les employeurs». Dans un monde idéal, le salaire minimum ne devrait pas dépasser 40% du salaire moyen.

Par Rachid Al Arbi
Le 12/12/2019 à 21h52