Le lobby de la pêche échappe aux contrôles sanitaires

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Revue de presseKiosques360. Malgré l’obligation d’établir un certificat sanitaire pour toutes les captures de poissons, les lobbies ont réussi tout de même à échapper à ce contrôle en décrochant une dérogation du ministère de tutelle.

Le 17/06/2015 à 22h28

Les lobbies du secteur de la pêche maritime ont le bras long. Alors que le ministère de l’Agriculture et de la Pêche avait publié, le 26 mai dernier, une note décrétant la nécessité d’établir un certificat sanitaire vétérinaire pour toutes les espèces de poissons pêchés, les lobbies ont réussi à contourner la consigne. C’est ce que nous apprend le quotidien arabophone Al Massae dans son édition de ce jeudi 19 juin. Pour échapper au contrôle sanitaire, ils ont en effet réussi à obtenir du ministère de tutelle une dérogation pour les espèces pêchées avant le 1er juin dernier. C’est l’Office national de sécurité sanitaire qui est, à ce titre, chargé de délivrer le certificat de pêche qui doit contenir à la fois l’espèce du poisson pêché et son poids. Le quotidien Al Massae a d’ailleurs obtenu les deux notes dérogeant à l’obligation du contrôle sanitaire et enregistrées sous les numéros 15/137 et 15/138. Ces notes stipulent que tous les stocks constitués avant le 1 juin dernier, mis à part ceux concernant le poulpe et les captures destinées à l’export vers les pays de l’Union européenne, seront dispensés de l’examen sanitaire des autorités, contrairement à ce qu’avait prévu le ministère de la Pêche dans sa note du 26 mai dernier.

Les inspecteurs sanitaires inquietsLes contrôleurs sanitaires ne savent donc plus où donner de la tête. Car cette dérogation concerne, selon une source bien informée, plusieurs milliers de tonnes de poissons.Les vétérinaires chargés de l’inspection des captures se retrouvent ainsi dans une situation délicate dans la mesure où les procédures à respecter ne sont plus bien claires. Certains inspecteurs sanitaires affichent même une appréhension quant au non-respect de la procédure de contrôle mise en place, car cela pourrait être synonyme de poursuites judiciaires conduites par une commission disciplinaire. Certains vétérinaires ont d’ailleurs été confrontés à cette situation. 

Par Mouna Qacimi
Le 17/06/2015 à 22h28