Même si la campagne 2015 a été "correcte" du côté des industriels, selon le directeur général de la Ficopam, Abdelhak Bennani, la filière marocaine de l'abricot est en crise. L'industrie de transformation, destinée à 70 % à l'export, "est au plus mal", ajoute le directeur général de la Fédération des industries de conserve des produits agricoles du Maroc, dans un entretien publié ce mercredi dans les colonnes de “L'Economiste”. La concurrence européenne et de la Chine n'arrange pas les choses.
Abdelhak Bennani a, par ailleurs, souligné que pour faire évoluer l'industrie et aller vers une meilleure valorisation, il faudrait "disposer de plus de variétés". C'est exclusivement la variété Canino qui fait l'objet du traitement industriel car c'est la seule qui ne permet pas de se retourner vers le séchage et que les industriels arrivent à écouler à l'export, a précisé le DG de la Ficopam. Il a par ailleurs expliqué que la lyophilisation (déshydratation à température contrôlée) demande des moyens logistiques importants et de lourds investissements, qui ne sont pas justifiés par le volume traité actuellement.
Abdelhak Bennani a, en outre, relevé que "la faible présence de la conserve marocaine sur le marché local représente un manque à gagner", en raison de l'exportation d'une grande partie de la production industrielle en conserve vers les marchés européens, qui est due au faible pouvoir d'achat qui pousse les Marocains à consommer un produit non transformé ou de la confiture produite dans des ateliers clandestins.
"La consommation mondiale de l'abricot stagne. Hormis l'Allemagne et la France, les autres pays sont de très faibles consommateurs", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il existe du potentiel sur le marché russe, mais pour l'attaquer, il faudra augmenter les rendements des producteurs d'abricots et suivre les tendances mondiales de la demande.