C’est désormais un fait: les investisseurs désertent la Bourse. Dans son édition du jour, L’Economiste affirme que «beaucoup d’entre eux ont quitté la cote depuis le début de l'année», au point que la baisse annuelle de l’indice phare de la place est déjà en repli de 2% avant même la fin du premier semestre, avec un volume moyen quotidien qui atteint difficilement les 79 millions de dirhams, soit la moitié du niveau de la même période l'an dernier.
Le journal espère ainsi que le reste de l'année sera plus dynamique, même s’il n’en est pas totalement convaincu, notamment au vu des creux du mois de Ramadan et des vacances d'été. Il faut dire que, comme le rappelle le quotidien, les investisseurs n’ont que peu d’informations par rapport aux indicateurs d’entreprises, en dehors des publications trimestrielles des banques. Ceci dit, L’Economiste, qui se base sur l’analyse de CDG Capital, se dit assez optimiste quant à la capacité des entreprises à redresser leurs bénéfices en 2019, sous l'hypothèse notamment d'une croissance du PIB autour de 3%. La masse des bénéfices de la cote s'élargirait de 1,5%. Celle-ci inclura, pour les 2/3 des entreprises, l'impact de la contribution sociale de solidarité de 2,5%, applicable au bénéfice net supérieur ou égal à 50 millions de dirhams. Les premiers indicateurs de la santé des pensionnaires de la Bourse, attendus à partir de juillet, donneront le pouls.
Avec l'évolution du marché des Bons du Trésor, les arbitrages en faveur de la Bourse devraient être stimulés. «Les taux se maintiendraient à leur niveau actuel, voire s'inscriraient en légère baisse». Sauf que cette détente des prix ne semble pour le moment pas totalement profiter à la Bourse, en grande partie à cause de la faible liquidité du marché qui demeure un véritable fléau pour la place. «Six ans après le déclassement du MSCI Emerging Market vers un indice moins coté, le MSCI Frontier Market, le marché casablancais est encore loin d'avoir apporté des solutions pour retrouver l’élite.»