Entre les banques et le secteur hôtelier, un désamour commence à s’installer. En effet, l’encours des crédits bancaires accordés à ce secteur, à fin septembre, ne représente que 1,9% du total octroyé par les banques à l’économie, souligne La Vie Éco dans sa livraison de ce vendredi 22 décembre, ajoutant que l’hôtellerie et la restauration ont bénéficié de 16,5 milliards de dirhams, dont 9,9 milliards de dirhams de crédits d’investissement.
Cependant, l’hôtellerie représente une importante source de devises pour notre pays. Selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib sur la supervision bancaire, la production de crédit-bail immobilier destiné aux hôtels et loisirs a reculé de 80% en 2016 en comparaison à l’année 2015. Les créances en souffrance, de leur côté, représentent 8,1% du total qui est de 43,3 milliards de dirhams, soit 3,5 milliards de dirhams. Pour La Vie Éco, la gestion défaillante, le manque de visibilité et la baisse des prix a donné lieu à l’incapacité de remboursement des hôteliers. Ce qui a eu pour résultat, une réticence des banques vis-à-vis du secteur.
Selon les professionnels du secteur bancaire, il y a eu beaucoup de défaut de paiement et de crédits en souffrance qui se sont accumulés depuis 8 à 10 ans. Ils estiment qu’il faudra au minimum deux à trois années de performance similaire à celle de 2017 pour espérer redonner confiance aux établissements bancaires. Alors qu’il y a à peine 10 ans, les banques allaient frapper aux portes des promoteurs, aujourd’hui c’est le désamour.
L’hebdomadaire explique que la lourdeur de l’investissement et la longue durée du retour sur investissement ont favorisé le divorce. Cependant, les promoteurs qui sont sur de grands projets d’envergure, soutenus par l’État, continuent de bénéficier des largesses du secteur bancaire. La Vie Éco fait toutefois remarquer que les conditions d’obtention de crédit ont été resserrées ces dernières années.