Le conflit russo-ukrainien met à mal le commerce mondial, en particulier celui des pays dont les approvisionnements et exportations dépendent de ces deux États. C'est dans ce contexte que Les Inspirations ECO rapporte que, pour "les exportateurs marocains, se posent la question du remboursement suite aux sanctions à l’encontre de la Russie, notamment l’exclusion de plusieurs banques russes de la messagerie interbancaire Swift", puisqu'ils n'ont "aucune visibilité quant au règlement des marchandises déjà expédiées".
Le journal conseille "aux opérateurs de surseoir à toute nouvelle opération plutôt que de vendre sans espérance de remboursement". Le journal rappelle que le Maroc exporte en majorité des fruits et légumes vers la Russie pour un montant qui atteignait, en 2020, près de 183 millions de dollars sur un total de 207 millions de dollars. Alors que les exportations vers l’Ukraine ne dépassent 56 millions de dollars.
Le quotidien assure que "l’exposition à la Russie reste relativement limitée, le pays représentant moins de 1% des débouchés pour les exportations marocaines". Il estime que "le contexte rappelle l’intérêt des filets de sécurité contre les défaillances des clients, surtout sur des marchés jugés à haut risque dans la grille des assureurs crédit, comme c'est actuellement le cas pour la Russie et l’Ukraine.
Or, comme indiqué par Les Inspirations Eco, "les opérateurs marocains négligent l’assurance à l'export", même si "leur comportement varie selon les marchés". Justement, "le taux de pénétration de l’assurance est très élevé pour les opérations vers la Russie", avance-t-il avant de révéler que "pour la campagne actuelle, le chiffre d’affaires sécurisé s’élève à 180 millions de dollars, soit 86% des ventes à crédit", et ce avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine. "Pour les opérations conclues avant l’invasion russe, l’assurance sera mise en jeu, dans le cadre de la couverture du risque politique, en cas de défaut des partenaires russes", souligne le journal en affirmant qu'en règle générale, le taux d’indemnisation ne dépasse pas 90%.
Le quotidien souligne que "la position des assureurs crédit a évolué au cours des derniers jours pour s’adapter au contexte" puisqu'ils "ont opéré des réductions drastiques, voire des résiliations des couvertures" et "n’offrent plus de garanties pour les nouveaux flux vers la Russie, sachant que la campagne d’exportation n’est pas encore terminée".