Grippe aviaire au Brésil: peu d’impact attendu sur le marché avicole marocain

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Revue de presseAlors que le Brésil confirme un cas de grippe aviaire hautement pathogène, le Maroc reste peu exposé à cette crise sanitaire grâce à une diversification de ses sources d’importation et une production avicole nationale robuste. Le secteur fait face à des tensions économiques, mais la demande locale devrait soutenir une stabilisation prochaine des prix. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 26/05/2025 à 21h21

Le Brésil, premier exportateur mondial de viandes, a confirmé mercredi un premier cas de grippe aviaire hautement pathogène (H5N1) dans une ferme commerciale située à Montenegro, dans l’État de Rio Grande do Sul. «Cette annonce a conduit plusieurs partenaires commerciaux à suspendre leurs importations en provenance du Brésil», souligne le quotidien Les Inspirations Éco dans son édition du 27 mai.

Parmi ces partenaires, certains comme la Chine, l’Union européenne, l’Afrique du Sud et le Maroc ont maintenu ou réaffirmé leurs protocoles sanitaires déjà en vigueur, sans modifier leurs restrictions actuelles. Cette situation souligne la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales face aux crises sanitaires.

«Au Maroc, la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) indique que les importations de volaille brésilienne sont très limitées, voire inexistantes», précise Les Inspirations Éco. Selon Youssef Alaoui, président de la FISA, seuls quelques produits transformés transitent occasionnellement, sans constituer une dépendance significative. L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a pris des mesures de précaution visant à sécuriser les importations.

Le Maroc s’appuie principalement sur des importations de poussins de reproduction «parentaux» en provenance d’Espagne, de France et, dans une moindre mesure, des États-Unis. En 2024, ces importations ont atteint 4,245 millions d’unités, soit une augmentation de 13% par rapport à 2023. Les importations de dindonneaux ont quant à elles légèrement diminué, s’établissant à 154.000 unités (-3%).

Malgré un contexte international marqué par des tensions sanitaires, le secteur avicole marocain fait face à des difficultés économiques. Après une hausse des prix en 2024, la situation au début de 2025 se caractérise par une baisse des prix départ ferme, situés entre 13 et 14 dirhams le kilo vif, un niveau jugé insuffisant par les éleveurs qui subissent des pertes.

Cependant, une reprise de la demande est attendue, notamment en raison de l’annulation de l’Aïd Al-Adha cette année, ce qui pourrait favoriser une consommation accrue de volaille, plus accessible économiquement. Youssef Alaoui estime que les prix pourraient se stabiliser entre 15 et 16 dirhams le kilo vif, en phase avec une demande estivale généralement plus forte. La tendance à la hausse devrait également concerner le prix des œufs.

La FISA précise que les capacités de production nationales fonctionnent actuellement à plein régime. Le Maroc assure son autosuffisance en volaille et exporte même une partie de sa production vers les marchés ouest-africains. En 2024, les exportations de poussins de chair ont augmenté de 125%, tandis que celles d’œufs à couver ont progressé de 15%.

Ainsi, malgré les perturbations internationales liées à la grippe aviaire au Brésil, le modèle marocain, fondé sur une diversification géographique des approvisionnements et une production locale structurée, montre une résilience qui garantit la sécurité alimentaire et la stabilité des prix sur le marché national.

Par Nabil Ouzzane
Le 26/05/2025 à 21h21