Quelle serait la parité optimale à entériner pour le passage à la flexibilité, tout en permettant de contenir les chocs du marché qui ne manqueront pas de frapper une immersion du Dirham? Quelle appréciation peut-on avoir des modalités d'intervention que Bank Al-Maghrib pourrait agréer pour intervenir sur le marché de change? Quelle serait la cible à utiliser en guise d'accompagnement de la politique monétaire pour anticiper et surmonter les à-coups inflationnistes? Autant d'interrogations que soulève le Centre marocain de conjoncture (CMC) et que reprend L'Economiste dans son édition du lundi 8 août.
Pour le Centre, cette flexibilité est génératrice d'incertitudes et renforce l'aléa qui détermine à l'avance le risque pour les opérateurs. Les conséquences des effets de flottement du taux de change seraient alors moins maîtrisables. Il s'agit d'une simple volatilité qui correspond à une distorsion de change et qui pousse parfois à chercher des solutions dans la prescription d'une dévaluation. Pour cela, il est nécessaire de gérer correctement la volatilité pour éviter de pénaliser la compétitivité des exportations.
Le Maroc ne sera pas à l'abri de contingences internationales si la détermination de la valeur de sa monnaie est confiée à un organisme externe. D'ailleurs, les pays du G20, qui contrôlent l'essentiel de l'économie mondiale, vivent une véritable “guerre des monnaies”. Ces pays ont donc l'intention d'écarter le protectionnisme afin d'éviter un bis repetita de la crise de 2008.
A noter que les résultats attendus d'un tel régime doivent être accompagnés d'une politique budgétaire efficiente et soutenable, basée sur un système bancaire robuste. A cela, s'ajoute la mise en place de mesures appropriées qui permettraient de booster le PIB.
Selon le FMI, le royaume est actuellement dans de bonnes dispositions pour réussir son rééquilibrage budgétaire et défendre la viabilité extérieure de ses exportations, pour s'engager dans des perspectives de croissance. Cet organisme suggère un assouplissement du taux de change pour renforcer la compétitivité. Selon le CMC, Bank Al-Maghrib n'hésite plus à préconiser la permutation en faveur d'un régime de change flexible, dans la perspective d'une évolution vers un régime de ciblage d'inflation. A cet effet, la Banque centrale estime que la fixité du Dirham serait incompatible avec le processus d'ouverture commerciale et financière engagé par le Maroc. L'objectif recherché vise l'impulsion de la compétitivité de l'économie afin de faciliter l'absorption des chocs externes et de favoriser la promotion des stratégies de diversification des flux de capitaux étrangers.