"C'est la plus grande perturbation ponctuelle de l'offre de pétrole de toute l'histoire" affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste pour London Capital Group.
Vers 8H45 GMT, le pétrole bondissait de 8,62% à 65,41 dollars à Londres, où est coté le baril de Brent de la mer du Nord, et de 8% à 59,24 dollars à New York pour le "light sweet crude", référence américaine du brut.
A l'ouverture, les cours ont bondi de 20% à Londres, le plus fort mouvement en cours de séance depuis 1991 et la guerre du Golfe.
"L'attaque a annulé environ la moitié de la production saoudienne, soit quelque 5% de la production mondiale", remarque Craig Erlam, de la maison de courtage Oanda.
Les explosions de samedi ont déclenché des incendies dans l'usine d'Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et sur le champ pétrolier de Khurais.
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Les autorités saoudiennes ont rapidement dit qu'il n'y avait pas eu de victimes. Mais le flou persiste sur la capacité du premier exportateur de brut du monde à revenir à la normale.
Selon des experts, Ryad pourra rétablir rapidement un tiers de sa production. Le royaume a aussi déjà promis de mobiliser ses vastes réserves pour amortir le choc, et le président américain Donald Trump s'est dit prêt à faire de même, pour amortir le choc pétrolier.
Il y a "plein de pétrole!", a-t-il twitté.
"Pour le moment, les marchés sont bien approvisionnés avec de nombreuses réserves commerciales", a confirmé lundi matin l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Si le monde n'est donc pas menacé dans l'immédiat d'une pénurie d'or noir, les marchés manifestent aussi lundi par leur coup de sang la crainte d'une escalade militaire entre Washington et Téhéran.
Les Etats-Unis se sont dits "prêts à riposter" aux attaques de drones, après que le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a accusé samedi l'Iran d'être à l'origine de l'attaque.
Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran et qui font face depuis cinq ans à une coalition militaire menée par Ryad, ont revendiqué ces attaques contre les installations du géant public Aramco.
Il n'y a aucune preuve que cette "attaque sans précédent contre l'approvisionnement énergétique mondial" soit venue du Yémen, avait commenté samedi Mike Pompeo.
Téhéran a jugé ces accusations "insensées" et "incompréhensibles", par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, qui a laissé entendre qu'elles avaient pour but de justifier "des actions futures" contre l'Iran.
La Chine a appelé les Etats-Unis et l'Iran à la "retenue" et à éviter toute "escalade des tensions dans la région". "En l'absence d'une enquête incontestable qui permette de tirer des conclusions, il n'est peut-être pas responsable d'imaginer qui doit être tenu pour responsable" de cet incident, a déclaré Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
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Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dont le pays est le grand rival régional de l'Iran, a assuré que Ryad était "disposé et capable" de réagir à cette "agression terroriste".
Mais James Dorsey, expert du Moyen-Orient à la S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour, a estimé des représailles directes peu probables: "Les Saoudiens ne veulent pas d'un conflit ouvert avec l'Iran (...) Ils aimeraient que d'autres se battent pour eux, mais les autres sont réticents".
Ce regain de tension entre Américains et Iraniens intervient après des mois de tension diplomatique entre les deux pays.
Avant d'accuser Téhéran d'être à l'origine des attaques de drones contre les installations pétrolières saoudiennes, Washington avait déjà rendu l'Iran responsable en mai et juin d'attaques et d'actes de sabotage contre des pétroliers dans le golfe.