"Ces nouveaux instruments financiers devraient contribuer au développement de la banque participative, en lui permettant, en fonction des besoins, soit de placer ses liquidités, soit de mobiliser des ressources pour financer son activité", a expliqué Boussaid, lors de l’ouverture du 2ème Symposium sur l’économie et les finances islamiques, placée sous le thème "Développement du financement à long terme et des marchés des capitaux islamiques".
Ces instruments apportent également des solutions alternatives pour le financement des projets, portés aussi bien par l’Etat que par le secteur privé, par l’émission d’obligations participatives en utilisant le véhicule de titrisation, a ajouté le ministre, rappelant l’introduction, dès 2013, de la possibilité d’émission de certificats sukuks par les fonds de titrisation.
Le ministre a noté que les pouvoirs publics se sont attelés à adapter la législation régissant d’autres organismes de placement collectif pour leur permettre d’émettre des sukuks.
Ainsi, le texte régissant les organismes de placement collectif en capital, qui régit l’activité des fonds d’investissement, a été revu en conséquence en 2015, a fait savoir le ministre, rappelant la mise en place en août 2016 des organismes de placement collectif immobilier.
A ce titre, Boussaid a annoncé qu’une réforme des organismes de placement collectif en valeurs mobilières est en cours et va également intégrer cette dimension .
"Pour l’opérationnalisation des premières émissions participatives sur le marché des capitaux et l’accompagnement du développement de la finance participative, ce Département se penche depuis quelques mois sur, d’une part, la préparation du cadre règlementaire nécessaire pour l’émission de sukuks sur le marché financier marocain et, d’autre part, sur la structuration d’une première émission souveraine de sukuks qui servira de benchmark pour l’ensemble de la place", a-t-il souligné.
Le total des actifs financiers de la finance participative, qui était insignifiant au départ, a dépassé les 2 trillions de dollars en 2015.
Au niveau de la région MENA et plus particulièrement des pays de l’Afrique du nord, ce marché est considéré comme étant émergent avec une part estimée à seulement 1% du total des actifs participatifs bancaires au niveau mondial.
Ce 2ème Symposium, organisé par la Banque mondiale, la Banque islamique de développement et Guidance Financial Group, a pour but de réunir les communautés de décideurs politiques, du monde académique, des parties prenantes et des acteurs de développement, afin de discuter de leurs idées innovantes relatives au domaine de l’économie et des finances participatives.