L'emprunt national se fait toujours attendre. Entre-temps, le Trésor a mobilisé 23 milliards de dirhams sur le marché intérieur au premier trimestre. Dans son édition du jour, L’Économiste rapporte qu'en attendant le lancement de l'emprunt, les spéculations vont bon train. Il indique que l'Etat veut capter une partie de l’épargne accumulée par les ménages et l’orienter vers le financement de la relance post-Covid. En effet, dans le contexte du confinement et de la dégradation de la situation économique, les ménages ont été contraints de thésauriser, même si on assiste à une légère reprise des investissements (crédits immobiliers) et de la consommation. Ceci étant, cela reste limité puisque "les comptes courants et comptes d’épargne ont accumulé 51 milliards de dirhams supplémentaires à fin mars sur un an, dont 11 milliards de dirhams sur les trois premiers mois de 2021". Sans oublier l'accélération, depuis un an, de la circulation fiduciaire qui franchit la barre des 300 milliards de dirhams.
Pour le quotidien, l'idée de l'emprunt national n'est pas nouvelle. Aujourd'hui, il préconise de "créer les conditions pour rendre le produit séduisant, surtout aux yeux des petits épargnants". D'où l'importance de bien en appréhender la structuration. D'ailleurs, celle-ci a été menée de concert par la Direction du Trésor et des Finances Extérieures, les banques, les sociétés de gestion, les sociétés de Bourse. "En anticipation de la création de ce nouveau support d'investissement, la loi de finances 2021 prévoit une défiscalisation des produits financiers perçus par les personnes physiques sur les emprunts d'Etat", souligne le journal. Il rappelle que les tentatives infructueuses pour orienter l’épargne vers de nouveaux supports (PEA, PEE notamment) au profit des entreprises. Il faut savoir que plus de 80% du patrimoine financier des ménages est constitué de dépôts bancaires (comptes courants, comptes sur carnet, dépôts à terme).
"Le tryptique sécurité-liquidité-rendement fait le succès de ces produits classiques, notamment celui du compte sur carnet dont l’encours culmine à 170 milliards de dirhams à fin mars, en hausse de 3% sur un an. Malgré une rémunération faible (0,89% net au 1er semestre 2021 contre plus de 2% au début des années 2010), parfois négative une fois l’inflation prise en compte, l’intérêt pour ce support ne se dément pas, preuve de l’attachement des épargnants pour la sécurité et la liquidité", relève L'Économiste. N'oublions pas la fiscalité pour l’assurance-vie qui, par ailleurs, offre "une protection contre les ATD et constitue un formidable outil de transmission du patrimoine". D'où l'obligation de trouver le bon mix pour bien positionner les Bons du Trésor grand public.
Au-delà de la conception, le quotidien estime qu'il faudra soigner la communication autour du produit, ainsi que sa distribution. "L'engagement des distributeurs sera une des clés pour assurer le succès de ces Bons du Trésor", soutient-il, puisque les produits de placement bancaires ont fait de l'ombre à l’assurance-vie pendant longtemps, car mieux structurés ou plus compétitifs.