Les trois prochaines années seront celles de l’investissement dans le secteur de l’électricité. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que, pour la période 2018-2021, le programme d’investissement prévu dépasse les 122 milliards de dirhams. Sur ce total, 13 milliards seront financés par l’ONEE et 109,4 milliards dans le cadre de PPP (PPA ONEE, PPA MASEN et Loi 13-09). A cela s’ajoutent les 8,1 milliards pour l’extension du réseau de transport. Si les 31 projets programmés durant cette période doivent faire l’objet d’appels d’offres internationaux, le journal assure qu’un certain nombre d’investisseurs étrangers (chinois, espagnols, coréens, russes, portugais, canadiens…) ont déjà exprimé leur intérêt.
A terme, les projets programmés sont censés générer une capacité additionnelle de production de 7.249 MW (soit +87% par rapport à 2016), dont 5.403 MW à base d’énergies renouvelables.
Dans ce lot, le solaire s’accapare la part du lion avec 2.775 MW, soit 50% de la capacité additionnelle globale prévue. Celle-ci devrait se concrétiser à travers les nombreux projets à Ouarzazate, Laâyoune, Boujdour, Tafilalt, Atlas, Argana et Midelt. «D’autres centrales solaires thermodynamiques (CSP) sont également dans le pipe entre 2018 et 2021. Dotées d’une capacité additionnelle de 650 MW, ces stations sont prévues à Noor Ouarzazate II et III et Noor Midelt».
Le parc éolien n’est pas en reste, puisqu’il lui sera alloué une capacité de production additionnelle de 1.356 MW entre Jbel Khelladi, Iftissat, Midelt, Boujdour, Jbel Lahdid, Oualidia, Taza, Tanger II et Tiskrad. Dans le pipe également, trois centrales thermiques à charbon dont une à Jerada (350 MW) et deux à Safi (1.386 MW). Le quotidien constate, cependant, qu’«aucune centrale à charbon n’est prévue entre 2019 et 2021». Il est, en revanche, prévu la réalisation de centrales hydroélectriques pour une capacité de 272 MW.
L’Economiste note que le royaume privilégie le développement des énergies renouvelables et du mix-énergétique. «L’accélération de ces investissements vise à doter le Maroc de moyens de production pour répondre à une demande grandissante». Le Maroc doit ainsi parvenir à une adéquation entre l’offre et la demande, sachant que la demande en électricité poursuivra son rythme de croissance avec un taux annuel dépassant les 5%. La réalisation de nouvelles capacités de production pour satisfaire cette demande et fournir une marge de réserve confortable est donc un impératif.
C’est en partie pour cette raison que le ministère de tutelle prévoit la réalisation d’une série d'études, comme l’annonce le journal. La première vise à permettre la restructuration du secteur électrique, y compris des activités de distribution, via le renforcement de la libéralisation du secteur électrique. Il s'agit aussi de permettre à l’ONEE de séparer les activités du gestionnaire du réseau de celles de production et de distribution.La seconde concernera la mise en place d’un Code de réseau électrique national, alors que la troisième étude portera sur la réalisation de la cartographie des capacités du réseau national pour accueillir les projets de production de l'électricité de sources renouvelables.La quatrième étude se penchera sur la faisabilité technique et économique du transport par véhicules et bus utilisant l'énergie électrique.