Les salariés semblent fuir le ministère de l’Education nationale. Dans son édition du 17 octobre, L’Economiste, qui se base sur les chiffres de la Caisse marocaine de retraite (CMR), rapporte que 3.053 enseignants ont pris une retraite anticipée. Ils viennent ainsi s’ajouter aux 6.648 personnes qui les ont précédés un an plus tôt. Par ailleurs, 6.872 personnes ont fait valoir leur droit à la retraite.
L’hémorragie ne devrait pas s’arrêter à ce stade puisque, pour 2018, «les prévisions tablent sur 9.132 départs à la retraite pour limite d’âge». Afin de limiter les dégâts, le ministère a avancé «la période de dépôt des demandes de retraite anticipée au mois d’octobre 2017, au lieu de mai». La tutelle voudrait ainsi disposer d’assez de temps avant la rentée scolaire 2018-2019.
Cette vague de départs pourrait trouver son origine dans la «cadence des changements, devenus trop fréquents, qui touchent les programmes scolaires et les curricula». Il y a aussi la nature stressante du métier, aggravée par le phénomène des classes surpeuplées et «l’augmentation de la masse horaire hebdomadaire».
L’augmentation des départs à la retraite est également une des conséquences de la réforme du régime de retraite des fonctionnaires. Elle est aussi causée par les mutations que connaissent la société et la jeunesse, l’environnement scolaire, les valeurs…
Mohamed Khoufaify, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale de l’enseignement, assure, dans les colonnes de L’Economiste, que beaucoup d’enseignants se rendent compte que leurs revenus à la retraite ne diminueront, finalement, que de 1.000 ou 2.000 dirhams sur un total de 12.000 dirhams». Certains peuvent percevoir pratiquement 80% de leurs revenus en étant inactifs.