Le duo sino-américain a une nouvelle fois éclipsé le programme officiel des dirigeants des vingt premières économies mondiales, qui se sont notamment écharpés cette année sur le climat. Bien loin de l'objectif d'une gouvernance mondiale harmonieuse qui avait présidé à leur première réunion en 2008.
"Nous avons eu une très bonne rencontre avec le président Xi, je dirais même excellente", a déclaré Donald Trump, estimant que les deux rivaux étaient "à nouveau sur la bonne voie". Il n'entend "pas ajouter" de tarifs douaniers sur les importations venant de Chine, ni en supprimer, "au moins pour le moment". Selon lui, les négociations entre les deux pays vont donc reprendre.
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Elles avaient été brutalement interrompues en mai, et Washington a menacé ensuite d'imposer de nouvelles taxes à l'importation, qui auraient frappé la totalité de plus de 500 milliards de dollars de biens chinois achetés chaque année par les Etats-Unis.
Si cette perspective, propre à faire dérailler l'économie mondiale, semble s'éloigner pour l'instant, ni les Chinois ni les Américains n'ont donné de détails sur les conditions de la trêve, et encore moins de calendrier.
En revanche, le président américain a évoqué - mais en des termes peu clairs - un possible assouplissement des restrictions américaines contre le géant technologique chinois Huawei, un point très épineux du conflit commercial sino-américain. Au précédent G20 de Buenos Aires, fin 2008, les deux hommes avaient joué plus ou moins la même partition, se retrouvant pour un dîner et gelant provisoirement la surenchère de droits de douanes.
Les divergences sont profondes entre les Etats-Unis, qui veulent réduire leur gigantesque déficit commercial, et la Chine, qui ne veut pas brider ses ambitions technologiques.
Tandis que les deux premières puissances économiques mondiales peinent à s'entendre, l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) sont parvenus vendredi soir à conclure un traité de libre-échange en bonne et due forme. "Un moment historique" pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Mais la ratification sera difficile, le texte suscitant l'inquiétude des agriculteurs européens face à un afflux de produits sud-américains, en particulier brésiliens.
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Le communiqué final du G20 a constaté pudiquement une "intensification" des tensions commerciales et géopolitiques. Cette formulation remplace la condamnation explicite du protectionnisme qui a longtemps été la marque de fabrique du G20, mais dont l'administration Trump ne veut pas entendre parler.
La déclaration réaffirme par ailleurs l'engagement des dix-neuf pays membres signataires à "la mise en oeuvre complète" de l'accord signé en 2015 à Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique, les Etats-Unis faisant bande à part. Il faut aller "beaucoup plus loin" dans ce domaine, a estimé le président français Emmanuel Macron.
Les signataires s'accordent sur "l'irréversibilité" de cette entente, dans des termes similaires à ceux publiés à l'issue du G20 de l'an dernier. Mais la ressemblance masque des négociations beaucoup plus dures cette année.
Au moment où l'Europe subit une canicule inédite, considérée par les scientifiques comme un symptôme du dérèglement climatique, les négociateurs du communiqué ont redouté, presque jusqu'au bout, une défection de plusieurs grands pays émergents, tentés de rejoindre le camp Trump.
Trump et ses amis
Lors des deux jours passés dans la grande ville portuaire japonaise, l'ex-magnat de l'immobilier a davantage affiché sa proximité avec des dirigeants considérés comme populistes ou autoritaires, qu'il n'a soigné ses alliés européens.
Emmanuel Macron a par exemple tenté en vain de le voir en tête-à-tête, seule la chancelière Angela Merkel ayant droit, côté européen, à une réunion bilatérale.
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Samedi, Donald Trump a surpris en proposant d'un tweet presque désinvolte de rencontrer le leader nord-Coréen Kim Jong Un dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées, pour lui "serrer la main" et "dire bonjour".
Le président américain a par ailleurs loué le "travail extraordinaire" du prince héritier d'Arabie Saoudite, avec lequel il a pris le petit déjeuner. Donald Trump a aussi jugé, contre l'avis du Sénat américain, que la responsabilité de Mohammed ben Salmane - dont le pays accueillera le G20 en 2020 - dans l'assassinat "horrible" du journaliste Jamal Khashoggi n'était pas établie.
Mais c'est sans doute sa réunion bilatérale avec Vladimir Poutine que l'on retiendra. Lors de son entrevue très cordiale avec le président russe, le milliardaire républicain l'a mis en garde, sur le ton de la plaisanterie, contre toute ingérence dans l'élection présidentielle de 2020 - à laquelle Donald Trump est candidat.