Après plusieurs mois de hausse continue, qui leur ont permis d’atteindre des niveaux records, les réserves de changes du Maroc ont marqué le pas en ce début d’année.
Selon les dernières statistiques publiées par Bank Al-Maghrib, au 8 janvier 2021, l’encours des avoirs officiels de réserve (AOR, soit les réserves de changes détenues par le Maroc) a accusé, d'une semaine à l'autre, une baisse de 3,8% pour s'établir à 308,8 milliards.
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Cette soudaine baisse des réserves en devises ne doit pas pour autant inquiéter. En effet, d’après la banque centrale, elle est directement liée au remboursement par anticipation d’une partie des 3 milliards de dollars tirés en avril dernier sur la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) du Fonds monétaire international (FMI).
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Ce remboursement anticipé, d’un montant de 651 millions de DTS, soit l’équivalent de près 8,4 milliards de dirhams, a eu lieu le 21 décembre dernier, et il est devenu effectif le 8 janvier 2021, impactant, in fine, les AOR.
Si le gouvernement a décidé de rembourser par anticipation au FMI une partie des 3 milliards de dirhams empruntés en avril dernier, au lieu d’un remboursement sur 5 ans avec une période de grâce de 3 ans, comme prévu initialement, c’est que la situation des réserves de changes du Royaume est confortable.
En effet, les AOR ont été boostés en 2020 par les deux emprunts du Trésor sur les marchés internationaux qui lui ont permis de lever 1 milliard de dollars dans un premier temps et 3 milliards de dollars dans un second, dans de bonnes conditions.
Ces deux emprunts ont propulsé les AOR du Royaume au-delà de la barre des 310 milliards de dirhams, un niveau jamais atteint auparavant, permettant au Maroc de couvrir au-delà de sept mois de ses importations de biens et services.
Un remboursement judicieuxCe niveau confortable des AOR devrait par ailleurs se maintenir à moyen terme selon les prévisions de plusieurs institutions. Dans son dernier rapport sur la politique monétaire, Bank Al-Maghrib prévoit que les avoirs officiels de réserve se situeraient à 324,9 milliards de dirhams à fin 2021 et à 321,5 milliards à fin 2022, assurant une couverture d’un peu plus de 7 mois d’importations de biens et services.
Au vu de ces projections rassurantes, le remboursement par anticipation de la LPL apparait comme un choix «judicieux», comme l’a récemment souligné Roberto Cardarelli, le chef de la mission du FMI pour le Maroc, lors d’un point de presse.
«Ce remboursement par anticipation témoigne de la situation calme et confortable au niveau des financements extérieurs», a-t-il notamment souligné.
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Ce remboursement permet également de soulager les engagements financiers futurs du pays, tout en en réduisant le coût, en particulier grâce aux conditions très favorables de la dernière émission du Trésor à l’international.
Enfin, cette opération inhabituelle décidée par les autorités monétaires du pays, envoie à un signal très fort aux marchés internationaux, sur la santé financière du Maroc, comme l’a souligné Mohamed Benchaaboun, ministre de l’Economie et des Finances, lors de son passage, vendredi 15 janvier, à l’émission Grand Format-Le360. «On s’est mis d’accord, avec le gouverneur de la banque centrale pour rembourser le tiers à peu près de la LPL. C’était un message extraordinaire de la part du Maroc aux marchés», s’est félicité le ministre.
Ce message consiste à dire, selon l’argentier du Royaume, que «la situation des finances publiques et des réserves de change est confortable. C’est un signal supplémentaire du sérieux et de la bonne gestion des réserves de change», a-t-il affirmé.