Le Centre marocain de conjoncture (CMC) s’alarme! Dans son édition du jour, L’Economiste note que, contrairement aux autres institutions internationales ou nationales (FMI, Banque Mondiale, HCP, BAM...), le CMC dresse un scénario catastrophe pour la croissance. Pour lui, elle devrait être limitée à 1,2%. Et l‘on n’a jamais vu pareil taux, même durant les années de forte sécheresse. Justement, c’est la sécheresse qui est la principale cause de cette situation. «Le retard des pluies alimente en effet les pronostics les plus inquiétants. Le recul attendu de la récolte céréalière pèserait de tout son poids sur la production des richesses», observe le quotidien.
Pour le président du Centre, Habib El Malki, «c’est un déterminisme qui fait que le PIB agricole conditionne la croissance au Maroc». D’ailleurs, le Centre s’attend à «un plongeon de 14,5% de la valeur ajoutée de l’ensemble du secteur primaire», même si tout n’est pas encore perdu pour le secteur agricole, selon certains professionnels sondés par le journal. L’agriculture irriguée est en effet sécurisée par une réserve hydrique confortable. «Bien qu’elle n’occupe que 15% des terres, elle participe à hauteur de 45% à la valeur ajoutée agricole».
Le journal avance que le gouvernement prépare un plan anti-sécheresse ayant pour objectif le maintien de l’emploi par, notamment, l’accélération du programme d’irrigation et la construction de routes dans les campagnes. A cela s’ajoute le lancement, cette année, du plan de réhabilitation du monde rural, un "plan doté de 50 milliards de DH sur sept ans". Si la situation du secteur primaire est difficile, le CMC prévoit une progression des autres indicateurs. Pour lui, «les activités du secteur industriel devraient présenter des configurations en légère amélioration par rapport à la tendance moyenne observée sur les 3 dernières années sous l’effet de la demande extérieure».
Les prévisions pour le secteur industriel projettent un taux de croissance de 2,9%. Le BTP devrait en réaliser 2,5% et les services 3,8%. Mais ces prévisions ne devraient pas porter la croissance vers un niveau supérieur à celui avancé par le CMC. Le patron du CMC soutient à ce titre «l’urgence des programmes de restructuration pour replacer l’économie nationale sur des sentiers de croissance plus soutenus et moins fluctuants». Il suggère ainsi «une stratégie nouvelle génération. Un modèle souple qui fixe le cap, se base sur la coordination et assorti d’un suivi et d’une évaluation systématiques».