En dépit d’une production au plus bas depuis 30 ans, le système électrique a tenu le coup en 2022, rapporte le journal français La Tribune, qui revient sur le bilan annuel du gestionnaire de réseau RTE, dans l’une de ses récentes publications.
Le président de RTE, l’organisme chargé d’équilibrer à tout moment l’offre et la demande d’électricité en France, peut souffler, poursuit le journal, ajoutant que l’Hexagone a déjoué les pronostics les plus sombres, et clôturé l’année sans accroc, ou presque.
«RTE n’a pas dû se résoudre à réduire brusquement la puissance d’un site, ou à couper l’électricité dans certaines zones. Et ce, notamment, grâce à une baisse de la consommation, en particulier au dernier trimestre (-9% par rapport à l’année précédente à la même période)», note l’entité.
Latribune.fr renchérit en soulignant que la «France a ainsi pu éviter de justesse un scénario noir, malgré une faiblesse historique de sa production d’électricité», rappelant au passage qu’en 2022, la production s’est effondrée à son plus bas niveau depuis 1992. Ceci s’explique principalement par l’état des centrales nucléaires, primordiales pour la sécurité d’approvisionnement de l’Hexagone puisqu’elles produisent, en temps normal, près des trois quarts de son électricité.
«Car fin 2021, EDF a découvert un défaut de corrosion dans plusieurs de ses réacteurs, sur des tuyauteries cruciales pour la sûreté. Le groupe a donc enclenché une vaste campagne de contrôle et réparation, qui sont venues s’ajouter à un lourd programme de maintenance déjà retardé par le Covid. Dans ces conditions, le taux de disponibilité du nucléaire a ainsi chuté à 54% en 2022, contre 73% en moyenne sur la période 2015-2019», note-t-on.
Et comme si cela ne suffisait pas, la deuxième source d’électricité du pays, l’hydraulique, a également atteint son niveau le plus bas depuis 1976. Une conjonction de facteurs qui n’a pas manqué d’attiser la crainte des Français.
«Reste qu’en parallèle de cette chute de l’offre, la demande a, elle aussi, diminué. Celle-ci a perdu 1,7% en moyenne par rapport à 2021, année qui signait déjà un repli significatif de la consommation par rapport à l’ère pré-Covid. Et paradoxalement, les bouleversements sur les marchés de l’énergie liés à la guerre en Ukraine ont probablement contribué à la sécurité d’approvisionnement de la France, la flambée des prix ayant dissuadé certaines entreprises de consommer», détaille latribune.fr.
Car même si la diminution de la consommation de la part du secteur industriel et des particuliers a permis de limiter les risques de coupure, il n’en demeure pas moins qu’ils traduisent surtout les difficultés profondes que traverse le secteur industriel.
On apprend aussi que la France a pu compter sur l’électricité allemande, puisque l’Hexagone a pu largement bénéficier du courant charbonné de l’Allemagne pour passer l’année sans trop d’encombres. Rappelons que l’Allemagne a remis 27 centrales à charbon en service.