Cour des comptes: la SMIT appelée à revoir son modèle d'affaires

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La Cour des comptes vient de publier un nouveau rapport de contrôle, relatif cette fois-ci à la gestion de la Société marocaine d'ingénierie touristiques. Une liste de recommandations a été adressée à son management aux regards du nombre important d'insuffisances constatées.

Le 18/01/2017 à 13h07

La Cour des comptes appelle la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) a carrément revoir son modèle d’affaires. C’est là l’une des principales recommandations de la Cour présidé par Driss Jettou et qui vient de rendre public son rapport sur le contrôle de la gestion de la société.

En effet, le magistrats ont conclu que la SMIT base son modèle sur «une situation de rente» dont elle bénéficie depuis sa création. Ceci est incohérent avec son statut de société. Le nouveau modèle proposé par la Cour des comptes est tenu de mettre en avant les principes de productivité, de rentabilité et de création de valeurs.

«Concrètement, la SMIT est appelée à développer un véritable métier d’ingénierie et de consulting touristiques, commercialisable sur le marché, seul moyen de lui permettre une survie indépendante des ventes du foncier et des subventions de l’Etat», peut-on lire dans le rapport. Et elle a les moyens d’y arriver puisque la Cour des comptes a relevé que la société dispose d’un effectif important d’ingénieurs et de cadres.

L’autre recommandation importante est celle qui appelle la SMIT à faire preuve de plus d’efficacité dans ses actions de promotion et de démarchage des investisseurs. A ce niveau, il est recommandé à la société d’accomplir cette mission dans le cadre d’une stratégie globale et bien définie, déclinée en plans d’action avec des objectifs clairs et quantifiables qui puissent renseigner sur sa performance en matière de démarchage et d’y apporter les ajustements nécessaires. Ceci est l’une des insuffisances majeures relevées dans le travail qu’a effectué la SMIT jusque-là.

Par ailleurs, les magistrats soulignent la nécessité pour la SMIT de respecter ses engagements et les missions qui lui sont attribuées dans le cadre de la réalisation des politiques publiques en matière de tourisme. Il s’agit bien entendu de la Vision 2020 et des différents contrats-programmes régionaux signés par l’Etat dont la SMIT est censée être un instrument qui contribue à la réalisation des objectifs fixés par l’Administration.

Sur un autre registre, et face au constat que les acquéreurs des terrains de la SMIT ne respectent pas forcément les clauses de valorisation prévues par les cahiers des charges, la SMIT doit aujourd’hui mettre en œuvre les diligences nécessaires pour faire respecter ces engagements et «d’agir de manière proactive auprès des intervenants locaux en matière d’urbanisme», ajoute la Cour des comptes.

Du point de vue de la gouvernance, le management de la SMIT a également été appelé à assurer davantage de transparence dans la gestion des ressources humaines, notamment lors du recrutement, et d'éviter toute situation de cumul de rémunérations ou d’imprécision dans les tâches à accomplir par les experts contractuels.

Voici le rapport complet, pour plus de détails.

  • rapport_controle_smit.pdf
Par Younès Tantaoui
Le 18/01/2017 à 13h07