Rien ne va plus entre le ministre Moulay Hafid Elalamy et la patronne des patrons, Miriem Bensalah. Preuve en est: le ministre de l’Industrie et du commerce a tiré à boulets rouges, lors d’une conférence de presse tenue mercredi, après l’annonce de la Stratégie industrielle 2014-2020 devant le roi Mohammed VI à Casablanca, sur la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). "Elalamy attaque la CGEM", titre à sa Une L'Economiste de ce vendredi 4 avril. Le ministre ne mâche pas ses mots quant à l'étude sur la compétitivité réalisée par la CGEM. A en croire Al Khabar, Elalamy s'est moqué des résultats de cette enquête dévoilée par la confédération, quelques jours avant l'annonce du plan d'accélération industrielle. Cette enquête fait état de vieux constats, a-t-il déclaré, en précisant qu'il a besoin de "propositions sérieuses et réalistes". Selon L'Economiste, la CGEM aurait mal pris sa mise à l'écart dans l'élaboration de la stratégie industrielle 2014-2020.
Liste d'épicier
Le ministre de l'Industrie et du commerce "n’a pas hésité à qualifier la liste des recommandations de la CGEM de liste d’épicier tout en précisant qu’il n’a pas le temps de lire les 100 propositions de cette étude". "Liste d'épicier", la formule employée par Elalamy en dit long sur son agacement, voire sa déception, lui qui n'a pas cessé de rappeler, au cours de la conférence de presse, qu'il avait assumé la fonction de président de la CGEM. Autrement dit, il est bien placé pour connaître les attentes des opérateurs économiques.
Aujourd'hui Moulay Hafid Elalamy préfère se concentrer sur la promotion et le déploiement de la stratégie industrielle 2014-2020. En témoignent les messages clés adressés dans un entretien exclusif accordé à l'hebdomadaire économique La Vie Eco, à paraître ce vendredi 4 avril. Toujours est-il que, dans la communauté des affaires, tout le monde se pose la question sur les véritables raisons du coup de froid entre Moulay Hafid Elalamy et Miriem Bensalah, qui entretiennent depuis fort longtemps des relations privilégiées. Pour l'heure, l'entourage de la présidente de la CGEM ne veut pas commenter les critiques acerbes du ministre de l'Industrie.