Avez-vous déjà entendu parler de “croissance potentielle”? Il s'agit d'une notion utilisée depuis la crise économique internationale de 2007-2008 et faisant son entrée au Maroc.
Sa particularité, selon L'Economiste dans son édition du 26 mai? Celle de mettre à profit toutes les marges de production disponibles. "Si nous intégrons dans la politique économique, monétaire et budgétaire la notion de croissance potentielle, il est possible de réaliser dans la durée un taux de croissance moyen de 7,3%", souligne ainsi Habib El Malki, président du Centre marocain de conjoncture.
Pour les experts du CMC, justement, seule l'industrie peut pousser les frontières de la croissance, comme cela a été démontré par les expériences au niveau international. “Sans industrie, il est impossible de stabiliser la croissance et de mener les transformations nécessaires concernant le système productif”, poursuit El Malki.
La croissance économique, au Maroc, a pâti des grands écarts qui la caractérisent d'une année à l'autre et d'une décennie à l'autre. Cette volatilité est source d'instabilité et aggrave la vulnérabilité de l'économie. De 2,8% durant la décennie 90, le taux de croissance est passé à une moyenne de 4 à 5% durant les années 2000. Et, au cours des 6 dernières années, il a renoué avec le niveau enregistré durant la décennie 90 qui avait été marquée par quatre années successives de sécheresse.
Face à ces évolutions, des changements structurels s'avèrent nécessaires. Mais comment procéder? Selon le CMC, il faudrait changer de modèle car celui en place est épuisé. La demande intérieure ne peut ainsi continuer à tirer la croissance, surtout dans un contexte économique mondialisé. Cela d'autant que le Maroc connaît des transformations démographiques très importantes avec un déséquilibre en faveur des villes, lesquelles deviendront les foyers de changement.
Le CMC révèle aussi que l'accumulation du capital physique et l'amélioration de la productivité globale pourront booster la croissance. “Si l'accroissement du capital physique ou de l'intensité capitalistique est de 6%, nous pourrons gagner 1,2 point de croissance”.
