Mercredi 21 juin, le ministère de l’Economie et des finances a surpris beaucoup de monde en annonçant que le Maroc prenait une participation dans le capital de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC). Cette annonce, qui intervient dans un contexte de rapprochement entre le royaume et les pays de l’Afrique de l’Ouest, en a pris de court plus d’un et est venu confirmer la stratégie du pays de nouer des partenariats dans toutes les régions du continent.
Ce qu’il faut savoir de la BDEAC, c’est qu’il s’agit d’une banque créée en 1975 pour jouer le rôle d'institution de financement du développement de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). C’est un établissement qui intervient donc au Cameroun, en Centrafrique, au Congo, au Gabon, en Guinée équatoriale et au Tchad.
C’est donc somme toute logique que ce soit ces pays qui se répartissent la quasi-totalité de son capital. Mais si le Maroc a pu mettre un pied dans son tour de table, c’est parce que les statuts de la banque prévoient que son capital soit ouvert aux Etats non membres de la CEMAC, ainsi qu’aux investisseurs institutionnels, régionaux et internationaux, avec comme seule condition d’avoir comme objectif de contribuer à l’émergence des pays de cette sous-région d’Afrique.
Lire aussi : Le Maroc dans le capital de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale
Le Maroc mise 10 millions d'euros
C’est d’ailleurs pourquoi, en plus des six pays de la région qui détiennent chacun 8,5% du capital (avec des actions dites de catégorie A), elle compte déjà comme actionnaires des pays comme la France, le Koweït ou la Libye, en plus d’organismes comme la Banque africaine de développement. Au total, son capital social autorisé est de 1.200 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de près de 1,8 milliard d’euros.
Bien qu'aucune information officielle n'ait été révélée dans ce sens, on apprend aujourd'hui auprès de sources informées que la prise de participation marocaine revêt deux caractéristiques. La détention de 238 actions de catégorie B, d’une valeur nominale de 10 millions de francs CFA chacune, soit un montant total de 2,38 milliards, et la détention d'une part de capital sujet à appel, d'une valeur de 2,142 milliards de FCFA, soit un total de 4,52 milliards. La participation du Maroc représentera donc environ 10 millions d'euros.
Tout pour le développement de la CEMAC
Avec un siège à Brazzaville au Congo, la BDEAC a cinq représentations nationales à Douala (Cameroun), à Bangui (République centrafricaine), à Libreville (Gabon), à Malabo (Guinée équatoriale) et à N’djamena (Tchad).
Sa mission est de promouvoir le développement économique et social des pays de la CEMAC, notamment par le financement des investissements nationaux, multinationaux et des projets d’intégration économique, d’apporter son concours aux Etats, aux organisations sous-régionales, aux institutions financières et aux opérateurs économiques, dans leurs efforts pour la mobilisation des ressources financières et le financement des projets, et d’appuyer les Etats, les organisations sous-régionales, et les opérateurs économiques dans le financement des études de faisabilité des programmes et projets.
En outre, la BDEAC participe indirectement à la couverture des besoins des petites et moyennes entreprises à travers les lignes de refinancement octroyées aux établissements de crédit.