Caisses noires: Le gouvernement pris de court

La loi de Finances 2015 de Mohammed Boussaid a été adoptée jeudi dernier. . DR

Revue de presseKiosque360. Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances, a vécu un mardi chaud au Parlement. Majorité et opposition ont tenu à imposer un amendement instaurant un contrôle des comptes spéciaux.

Le 05/06/2014 à 00h03

La réunion de la commission parlementaire des finances de la Chambre des représentants, mardi 3 juin, a été des plus rudes pour le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid. Consacrée initialement à l'examen et l'introduction des amendements au projet de loi organique des finances, le débat a dérivé pour se concentrer sur les comptes spéciaux du Trésor ou ce que l'on appelle communément les "caisses noires".

Selon Akhbar Al Yaoum de ce jeudi 5 juin, les élus de l'opposition et de la majorité ont tenu à introduire, ensemble, un amendement soumettant les comptes spéciaux du Trésor au contrôle du Parlement et à la discussion générale lors de l'examen des lois des finances. Concrètement, les comptes spéciaux devraient, selon le souhait des élus, figurer clairement dans la rubrique des ressources et dépenses de l'Etat. Selon le quotidien, cet amendement, qui a finalement été adopté par une écrasante majorité, soustraira ces comptes spéciaux à l'autorité, presque exclusive, du Trésorier général du royaume.

Mohamed Boussaid, après ce vote, comme l'écrit le journal, a dû suspendre la réunion pour quitter la salle et passer quelques appels téléphoniques. Mais les élus ont tenu quand même à l'assurer : l'amendement qu'ils ont voté aura des limites, puisque seront exclus du contrôle et des débats parlementaires les comptes spéciaux relatifs à la sécurité intérieure et extérieure du pays, comme cela se fait un peu partout dans le monde.

Un engagement pour la transparence

L'amendement apporté au projet de loi organique des finances a, certes, causé une grande gêne pour le ministre RNIste des Finances, mais il n'empêche qu'il en était question depuis que le gouvernement a promis d'étudier la question des comptes spéciaux lors de l'examen de la loi des finances de 2015. Et face à cet engagement, les observateurs relèvent la position responsable des élus qui ne veulent pas pousser les choses trop loin, quand il s'agit des grands enjeux, sécuritaires entre autres, du pays. Rendez-vous donc l'automne prochain avec des débats qui promettent d'être chauds.

Par Fatima Moho
Le 05/06/2014 à 00h03