Comme tous les autres secteurs d’activité, le BTP, impacté par la pandémie du coronavirus, est au bord du gouffre. Aujourd’hui, les professionnels appellent le gouvernement à la rescousse. Les Inspirations Eco rapporte ainsi, dans sa publication de ce mardi, que la baisse d’activité, telle qu’estimée par la Fédération nationale du BTP (FNBTP), s’est traduite par une chute du chiffre d’affaires, aussi bien pour le bâtiment que pour les travaux publics, de respectivement 75% et 60%.
Ainsi, pour remonter la pente, la fédération vient d’adresser au chef du gouvernement une lettre expliquant la situation actuelle. Premièrement, l’absence de main-d’œuvre, qui a quitté volontairement les chantiers dès l’annonce de l’état d’urgence. La reprise s’avère donc laborieuse au regard des restrictions de circulation entre les villes imposées par les autorités. «Deuxièmement, une baisse de productivité due au fait que le personnel restant ne peut réaliser certaines tâches à des postes clés. Troisièmement, un problème de fourniture sur les chantiers. Plusieurs usines de matières premières sont fermées ou refusent de livrer leurs marchandises et exigent un paiement d’avance, ce que la trésorerie des entreprises ne permet pas», détaille la fédération. Le 4ème point énuméré dans la lettre porte sur les banques qui «ne se sont pas précipitées à la rescousse du secteur, exigeant des garanties souvent impossibles à satisfaire pour profiter du crédit Oxygène».
La FNBTP appelle ainsi le gouvernement à rectifier d'urgence certains agissements et incompréhensions de la part de certains maîtres d’ouvrage et des banques. Elle l'appelle également à anticiper la suite dans le but de préserver l’outil de production, pour une bonne relance. Le journal estime que les professionnels placent beaucoup d’espoir dans la dynamique post-crise, qui devrait se traduire par une hausse importante de la commande publique. La FNBTP a d’ailleurs formulé des propositions pour mieux gérer la crise. Ainsi, elle demande que soient déclarées, par le gouvernement, la continuité d’activité du secteur et la reprise des chantiers à l’arrêt, apprend-on. De même, il est question que la CNSS clarifie sa position par écrit concernant les employés éligibles à l’indemnité forfaitaire de 2.000 dirhams. La fédération demande également à Saâd-Eddine El Othmani de reconnaître la situation actuelle comme un cas de force majeure pour tous les marchés publics et d’accorder aux entreprises qui le demandent la suspension des délais et des pénalités de retard. Il est aussi question de rappeler aux divers maîtres d’ouvrage de fluidifier les circuits de paiement pour permettre aux entreprises de faire face au manque de trésorerie, et d’envisager les avances sur facture pour les décomptes en cours de validation, ainsi que la libération des cautions.
Concernant le secteur bancaire, il est question d’assurer le report sans intérêts des échéances de remboursement des crédits, dans le cadre des dispositions du Comité de veille économique.
