Bourse : le ras-le-bol des petits porteurs

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Quelques semaines seulement avant l’introduction en bourse de Total Maroc, les petits porteurs se mobilisent contre les valorisations trop optimistes dont ils ont été victimes.

Le 13/02/2015 à 11h31

Très remontés contre les récentes introductions, les petits porteurs menacent de boycotter Total Maroc. "Echaudés par leurs mésaventures aussi bien en placement direct qu'en participant aux introductions en bourse, les investisseurs particuliers restent sceptiques voire en désapprobation" avec les futures introductions, peut-on lire sur un courrier envoyé à l’envoyé des participants au forum bourse-maroc.org et dont Le360 a obtenu copie.Selon ledit courrier, les récentes introductions en bourse révèlent deux faits aux conséquences lourdes. D’une part, les valorisations sont souvent faites sur la base de prévisions trop optimistes. "Un écart logique et raisonnable des réalisations par rapport à un business plan c’est normal. Un écart de 70 à 80% c’est scandaleux et délictueux car juridiquement c’est de l’escroquerie", estime l’auteur du courrier.

"Méprisés par les conseillers"D’autre part, selon les forumistes, "les analystes financiers et les conseillers ont quelquefois une attitude de mépris envers les petits porteurs". C’est ce qui les a poussés à mieux s’organiser à travers leur forum virtuel d’échange "pour débattre, analyser et produire leur propre contenu".Cette sortie est une mise en garde, avant même l’annonce officielle de l’introduction de Total Maroc qui pourrait intervenir dans quelques semaines voire quelques jours. Les petits porteurs craignent déjà "un futur problème à ajouter à la longue liste des défaillances du système qui a la possibilité de placer n'importe quelle société à n'importe quel prix en bourse, sans prendre en compte les attentes des investisseurs, ou la conjoncture boursière", conclut le courrier.

Des sommes importantes se sont envoléesDans l'histoire récente de la bourse, les petits porteurs ont perdu des sommes importantes. C'est le cas notamment avec les ''résidences Dar Saada'' qui a perdu près de 21% depuis son introduction en bourse. D'autres valeurs comme la SNEP, Alliances, Mediaco, ont également entamé la résistance de ces petits investisseurs. La CGI aussi est une affaire qui leur est restée au travers de la gorge, puisque non seulement l'action CGI s'est effondrée avant et après le scandale, mais ils ont perdu toute chance de se refaire, puisque le titre devrat être retiré de la cote.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 13/02/2015 à 11h31