Bien que le récent contrat de performance de l'industrie du béton soit destiné à l'amélioration du rendement, les professionnels ne manquent pas d'attirer l'attention sur leurs préoccupations quant aux maux dont le secteur continue de souffrir. C’est ce que nous rapporte Aujourd’hui Le Maroc, dans son édition du jeudi 16 juin, en rendant compte du ftour-débat organisé à l'initiative de l'Association marocaine de l'industrie du béton (AMIB).
Les maux qui guettent le secteur sont liés, selon le président de l’AMIB, au règne de l'informel dans le BTP, vu la soumission de l'auto-construction à la TVA et à la taxe sur les intrants, notamment le ciment. «Nous sommes le seul pays qui taxe son industrie nationale pour ce produit», répètent en chœur les professionnels. Pour rappel, cette taxe spéciale sur le ciment, prévue par l'article 24 de la Loi de Finances 2002, s’élève à 150 dirhams par tonne, soit 15% du prix du ciment. Le sable et le fer ont subi le même sort. Cette taxe est, selon les professionnels, de 40% si l'on tient compte de la TVA sur ladite taxe.
Les professionnels ne manquent d'ailleurs pas de propositions pour la suppression de cette taxe et son remplacement progressif par des impôts pérennes à l’assiette plus large. Il est, par exemple, préconisé une taxe sur le foncier aménagé, sur les dérogations en matière d'urbanisme ou, encore, sur le parc de logements vides. De quoi procurer essor et transparence au secteur! Un secteur qui, comme le rappelle le président, compte 500 entreprises pour un chiffre d'affaires de 5 milliards de dirhams et une contribution au PIB à hauteur de 2 milliards de dirhams.
Selon les professionnels, cette exonération permettra de relancer le secteur et de disposer des moyens pour réaliser les objectifs du contrat de performance, tout en assurant l'équité fiscale. Les objectifs du contrat de performance consistent en la montée en gamme pour les grands pré-fabricants, la diversification géographique pour les moyens et, enfin, la modernisation et l'agrégation pour les petits pré-fabricants. Pour y arriver, les industriels estiment avoir besoin de facteurs transverses tels que la transparence, la standardisation et le foncier à la location.