L’instauration d’un régime dédié à l’auto-entrepreneur est l’une des importantes actions entrepreneuriales engagées par le Maroc ces dernières années. Toutefois, ce nouveau dispositif fait couler beaucoup d’encre, notamment en ce qui concerne son appropriation par les acteurs concernés et la communauté cible, rapporte Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 28 mars.
Trois années après le lancement de ce statut, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) est venue décrypter ce régime en échangeant autour des enjeux et perspectives dudit régime. En s’appuyant sur les chiffres révélés lors de cette rencontre, 93.000 auto-entrepreneurs, dont 31% sont des femmes, ont pu décrocher, à ce jour, ce statut. Ils opèrent en grande partie dans le commerce (43%), l’industrie (38%), l’artisanat (13%) et les services (5%). On note, par ailleurs, un chiffre d’affaires déclaré de plus de 633 millions de dirhams et plus de 11 millions de dirhams d’impôts. Certes, ces chiffres sont éloquents, mais restent en deçà du potentiel exprimé, qui est de 4 millions de porteurs de projets ciblés.
Le régime de l’auto-entrepreneur est venu répondre à deux problématiques phares touchant le tissu économique, à savoir l’informel et la culture entrepreneuriale. Ce dispositif est considéré comme étant un levier pour la promotion de l’employabilité et l’intégration du secteur formel. Toutefois, un long chemin est à parcourir. De nombreuses lacunes sont à combler, notamment en termes d’accès. Nombreux sont les auto-entrepreneurs qui attendent à ce jour la validation du statut. Une attente qui oscille entre 1 mois et 4 mois, selon chaque profil.
La digitalisation jouerait un important rôle dans la célérité de traitement de demandes ayant franchi actuellement la barre des 100.000. La multiplicité des intervenants permettrait d’élargir le spectre des inscriptions. Au lieu d’attribuer ce volet à Poste Maroc, d’autres institutionnels devraient intégrer le circuit, facilitant ainsi l’accès aux porteurs de projets.