Vidéo. Déconfinement des librairies: aux Habous, la fermeture est toujours de mise

le360

Le 29/05/2020 à 10h33

VidéoLes libraires du Maroc sont autorisés depuis mardi 26 mai à ouvrir leurs portes. Mais au quartier des Habous à Casablanca où se concentre la majorité des échoppes, la fermeture est toujours de mise. Voici pourquoi.

Trois jours après l'autorisation de réouverture des libraires et des kiosques annoncée par Othman El Ferdaous, ministre de la Culture et de la jeunesse et des sports, au quartier des Habous, à Casablanca, seules trois boutiques de livres sur la vingtaine installées sur place ont levé leur rideau.. Et encore, à moitié.

"Nous ne sommes pas vraiment ouverts, il est vrai que l'autorisation du département de tutelle est tombée, mais nous n'avons rien d'écrit et certains libraires ont été sommés de fermer par les agents d'autorités", signale un responsable à la librairie Le Centre culturel arabe. 

Hassan El Kamoun, président de l'association des libraires indépendants affirme qu'il y a eu quelques couacs suite à cette autorisation d'ouverture. "Plusieurs libraires à Agadir, Marrakech et Casablanca nous ont informés avoir été sommés par les agents d'autorité de fermer leurs boutiques après avoir appliqué l'autorisation d'ouverture émise par le ministère de la Culture", explique-t-il.

Mohamed El Karam de la librairie Alhikma fait partie de ceux qui se sont résignés à ouvrir leurs portes, malgré tout. Il déclare que la fermeture durant trois mois durant l'état d'urgence sanitaire a été fatale pour le secteur. "Alors que nous réussissons d'habitude à sauver les meubles en réalisant des ventes durant le mois de ramadan, cette année cela n'a pas été possible vu que nous étions fermés. Les pertes sont énormes pour un secteur déjà fragile et en crise depuis de longues années", souligne-t-il. 

Les rares autres libraires ouverts au quartier des Habous ont refusé de s'exprimer face à la caméra de Le360 de peur de représailles.

Selon Hassan El Kamoun, le ministère de la Culture est au courant de la situation actuelle et du fait que certains libraires, après avoir ouvert leurs portes, ont été sommés de baisser le rideau, par des agents d'autorité, visiblement non informés de la décision du ministère de tutelle. 

Par Qods Chabaa et Khadija Sabbar
Le 29/05/2020 à 10h33