"Parlez-moi d'amour", le livre coup de poing de Bahaa Trabelsi

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"Parlez-moi d’amour" : un titre qui sonne comme une supplique. Le titre de la dernière oeuvre de Bahaa Trabelsi, qui vient de publier un recueil de onze nouvelles qui vous prennent aux tripes.

Le 04/02/2014 à 08h22

"Parlez-moi d’amour" : un titre qui sonne comme une supplique. Le titre de la dernière oeuvre de Bahaa Trabelsi, qui vient de publier, aux éditions La Croisée des Chemins, un recueil coup de poing de onze nouvelles qui vous prennent aux tripes, vous donnent tour à tour envie de pleurer ou de hurler. De hurler à cet amour que certains cherchent et que d’autres brisent, souillent, sans que la quête ne cesse pour autant dans ce houleux océan de solitudes amalgamées et bousculées par les plus violents des sentiments humains, tantôt émouvants dans la fragilité qui fuse de cette violence, tantôt effroyables quand cette fragilité est prise en otage dans les rouages de la fourberie, de l’illusion qui trompe la solitude, du sexe qui la met un instant en déroute, de l’oppression qui vient fêler les rêves, de la passion qui tente d’en colmater les plaies.

Ce recueil qui dépeint sans compromis les diverses facettes d’une société et de la place, problématique, que tente d’y trouver l’amour. Un espoir qui restera vivace jusqu’au bout chez ces personnages en quête de bonheur, des personnages bien campés porteurs d’une lucidité par-delà les trappes perverses dans lesquels ils peuvent tomber, par-delà l’oppression, les tabous, les débauches… Et ce qu’il en ressort, c’est une innocence, une sorte de pureté, celle de ceux habités par des idéaux qu’on ne laisse pas éclore. Une innocence rebelle. 

Bahaa Trabelsi a accepté de répondre à quelques questions à propos de ce livre tout fraîchement sorti en librairie.

Le360 : "Parlez-moi d’amour", un titre quelque peu cynique pour ce recueil de nouvelles dépeignant des univers où l’amour manque cruellement ?

Bahaa Trabelsi : Je ne pense pas que l'amour manque cruellement, je pense au contraire qu'il est présent dans chaque quête aussi désespérée soit-elle. Le titre est un cri du coeur. Ce que tous les personnages ont en commun c'est ce besoin et ces attentes d'amour auxquels ils répondent à leur manière, chacun à sa façon. Le cynisme n'est-il pas le comble du romantisme ? C'est une exigence de vérités, un réalisme vitriolé au service du sublime...

Le360 : Il y a une sorte une solitude et un désespoir prégnants dans ces nouvelles. Chacun des protagonistes y répond en effet à sa manière. Subversion, débauche, refuge dans le rêve. Qu’avez-vous voulu montrer au travers de ces tranches de vies ?

Les onze nouvelles de ce recueil mettent en scène des personnages de milieux différents, qui sont tout sauf résignés. Bien au contraire, ils sont dans l'action qui leur permettra de survivre. Et en cela ils sont attendrissants même dans leur perversion ou leur "débauche". L'amour est une révolution en soi. Il ne peut que s'inscrire dans la subversion, puisque quand il est passion, il ne 'embarrasse de rien, ni de conventions, ni de normes, ni de règles.

Le360 : Vous êtes passée à la nouvelle après plusieurs romans à succès tels "Une vie à trois" ou "Une femme tout simplement". Par-delà le choix de la forme, vous semblez être restée fidèle à des thématiques qui vous sont chères. Cependant, le parti-pris de la nouvelle semble vous avoir permis de couvrir les multiples facettes d’un même univers. Etait-ce là votre but ?

La nouvelle est un exercice plus difficile que le roman parce qu'elle doit tenir en haleine et avoir une vraie chute. Le thème de l'amour aussi est difficile parce que vu et revu par de grandes plumes. Le déployer au travers de plusieurs personnages permet d'en découvrir plusieurs facettes, mais le thème est inépuisable. Je me suis essayé à la nouvelle et en ai découvert les difficultés. 

Par Bouthaina Azami
Le 04/02/2014 à 08h22