Vous l’avez peut-être déjà vu sur le petit écran dans la série française Kaboul Kitchen. Jalil Tijani, comédien rbati, qui avait conquis le public en juin 2016 au Megarama en faisant la première partie du spectacle de l’humoriste Karim Duval, revient sur scène avec son propre one-man-show. «Jeux de société» remporte un véritable succès auprès du public, la représentation se tient, à chaque fois, à guichets fermés.
Le spectacle qui fait intervenir différents personnages raconte notamment l’histoire d’un fonctionnaire prêt à tout pour flatter son patron et obtenir une promotion, d’une bourgeoise coupée de la réalité et enfermée dans sa tour d'ivoire et d’un chauffeur de taxi qui fait alterner clichés et éclairs de génie.
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Dans «Jeux de société», Jalil Tijani trace, à travers cette galerie de personnages pleins d'esprit et de contradictions assumées, le portrait bienveillant et hilarant d'un Maroc dont l'identité évolue au fil du temps des rencontres. Le spectacle dure une heure et demie. L’artiste y mêle darija et français. «Jeux de société est un one-man-show dans lequel j’ai voulu, à travers une galerie de personnages, dresser un portrait de la société marocaine. Les sujets qui m’ont inspiré sont nombreux et variés. J’y aborde les clivages d’une société, certaines de ses mœurs, ou encore la question du racisme. Le processus d’écriture est né d’une nécessité, celle de désamorcer des tensions par le biais du rire», explique l’artiste dans une note d’intention.
C’est dans cette optique que Jalil Tijani nous propose une étude à la loupe des Marocains et de leurs travers, sans jamais blesser pour autant, car comme il le dit dans une interview diffusée sur YouTube, «c’est un peu comme de la cuisine, il ne faut pas mettre trop de sel».
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Jalil Tijani, avec l’aide de son metteur en scène Yacine Ait Benhassi, prête sa voix aux personnages inspirés du quotidien qu’il présente en maniant satire et esprit critique. «C’est ainsi que j’interprète un jeune homme souffrant de monomanie salariale ("qu’est-ce que tu fais, qu’est-ce que tu deviens, t’es à combien?"), une jeune fille encline à un matérialisme carnivore ("Avec Karim, ça fait au moins cinq sacs à main qu’on est ensemble maintenant…") ou encore un cadre caressant et soumis, prêt à tout pour gagner les faveurs de son patron ("vous me connaissez a sidi, je suis quelqu’un d’intègre et j’ai toujours dit ce que vous pensez…")».
Sans cibler qui que ce soit, Jalil Tijani nous plonge un moment dans cet univers qu’est le nôtre et que nous connaissons, auquel nous pouvons nous identifier ou du moins reconnaître. «Avec ce spectacle, j’espère sincèrement réussir à décrisper des tensions, avec la délicatesse et la bienveillance d’un rire joyeux, puisque c’est, pour moi, de cela qu'il s’agit», résume-t-il.
Les tickets seront en vente au Studio des arts vivants au tarif unique de 200 dirhams. A consommer sans modération.