Le photographe britannique David Hamilton retrouvé mort à son domicile parisien

David Hamilton (83 ans), était accusé de viols et agressions sexuelles par plusieurs femmes.

David Hamilton (83 ans), était accusé de viols et agressions sexuelles par plusieurs femmes. . DR (photo archives)

Le photographe britannique David Hamilton, récemment accusé de viols ou d'agressions sexuelles par plusieurs femmes, a été retrouvé mort vendredi soir à son domicile parisien, des médicaments découverts à proximité du corps. La thèse du suicide reste privilégiée.

Le 26/11/2016 à 10h12

Les pompiers ont été appelés peu après 20H30 (19H30 GMT) pour une intervention à son domicile dans le sud de Paris et ont trouvé "une personne en arrêt cardio-respiratoire", a indiqué à l'AFP une source des services de secours. Son décès a été constaté vers 21H30 (20H30 GMT) et des médicaments ont été découverts à proximité du corps, a précisé une source proche du dossier.

Peu après 23H15 (22H15 GMT), un périmètre de sécurité était mis en place par les forces de police a proximité de son domicile, a constaté une journaliste de l'AFP.

Agé de 83 ans, installé à Paris à 20 ans, s'inspirant de la peinture impressionniste, David Hamilton s'est rendu célèbre dans les années 70 pour ses photos floues qui ont suscité l'admiration -certains créant même l'expression de "flou hamiltonien"- mais aussi de jeunes filles dénudées, sources de controverses.

"Les féministes m'ont toujours laissé tranquille. Et mon travail n'a rien à voir avec la vulgarité de notre époque actuelle", avait-il répondu à ses détracteurs dans un entretien au magazine people "Gala" en mai 2015.

Ses albums photographiques se sont vendus à près de deux millions d'exemplaires.

Le nom de David Hamilton a ressurgi ces dernière semaines après plusieurs mises en cause de plusieurs femmes, dont une animatrice de radio et télévision française, Flavie Flament, pour des viols dans leur jeunesse, notamment après des séances photos.

Il avait démenti ces accusations et affirmé son intention de porter plainte pour diffamation. "Je suis innocent et dois être considéré comme tel", avait-il affirmé dans un communiqué transmis mardi à l'AFP.

Dans son livre "La consolation", paru chez l'éditeur JC Lattès, Flavie Flament avait révélé avoir été violée il y a près de trente ans par un photographe connu, dont elle ne dévoilait alors pas le nom.

Après la parution de son livre, d'autres femmes avaient témoigné dans la presse, sous pseudonyme, affirmant avoir subi le même sort.

L'animatrice avait fini par dévoiler le nom de son agresseur présumé la semaine dernière. "L'homme qui m'a violée lorsque j'avais 13 ans est bien David Hamilton", avait-elle affirmé dans un entretien filmé accordé à l'hebdomadaire français L'Obs.

"Je n'avais pas le droit de citer le nom de David Hamilton dans mon ouvrage parce que (...) la prescription aujourd'hui condamne doublement les victimes de viol", expliquait l'animatrice de 42 ans, évoquant les risques d'être poursuivie pour diffamation.

La prescription pour les viols est en France de vingt ans après la majorité de la victime, de dix ans pour les agressions sexuelles. La ministre française chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, avait indiqué le mois dernier qu'il fallait "réfléchir" à un allongement de la durée de la prescription pour les mineurs.

"Dévastée", selon son éditrice, par l'annonce de la mort de David Hamilton, Flavie Flament a réitéré vendredi soir ses accusations auprès de l'AFP, estimant que "l'horreur de cette annonce ne saura jamais effacer celle de nos nuits blanches".

Le 26/11/2016 à 10h12