Décès de l’acteur canadien Donald Sutherland, figure des «Douze Salopards» et de «Hunger Games»

L'acteur canadien Donald Sutherland.

Donald Sutherland, acteur éclectique qui a joué dans presque 200 films, est mort à l’âge de 88 ans. Révélé par le classique «Les Douze Salopards», il restera pour les plus jeunes comme le dictateur de la saga à succès «Hunger Games».

Le 21/06/2024 à 08h21

Donald Sutherland, acteur éclectique s’il en était, est mort à l’âge de 88 ans, a annoncé jeudi son fils Kiefer. «C’est avec le coeur lourd que je vous annonce le décès de mon père», a-t-il écrit sur X, saluant «l’un des acteurs les plus importants de l’histoire du cinéma». Selon plusieurs médias américains, l’acteur canadien est décédé des suites d’une longue maladie.

En plus de 60 ans de carrière et presque 200 films, il s’est imposé comme un caméléon, capable d’incarner aussi bien de grands méchants du cinéma, des antihéros, ou des personnages romantiques. Auréolé de deux Golden Globes et d’un Emmy Award pour des rôles télévisés, il avait reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2017. «Il aimait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il aimait, et on ne peut rien demander de plus. Une vie bien vécue», a ajouté son fils.

Contre-culture

Après avoir joué dans des séries britanniques cultes comme «Chapeau Melon et Bottes de Cuir», Donald Sutherland avait obtenu son premier grand rôle en 1967 dans «Les Douze Salopards», de Robert Aldrich, avec Lee Marvin et Charles Bronson. Sa silhouette longiligne, son air absent et ses sourires énigmatiques lui assurent alors charisme et singularité.

Parmi ses autres succès, on compte notamment la farce antimilitariste «M.A.S.H.» (1970), de Robert Altman, et le thriller «Klute» (1971), d’Alan J. Pakula, où il incarne un détective privé à la recherche d’un tueur pervers qui menace une call-girl jouée par Jane Fonda.

Il partagera un temps la vie de l’actrice, avec qui il mène plusieurs actions contre la guerre du Vietnam et tourne le documentaire pacifiste «F.T.A.». Il devient ainsi une icône de la contre-culture, ce qui lui vaut même d’être un temps surveillé par le FBI.

Prolifique, l’acteur se distingue par sa capacité à tout jouer. Il peut endosser le costume d’une brute fasciste dans «1900» (1976), de Bernardo Bertolucci, incarner un séducteur à la sensualité inquiétante dans le «Casanova» (1976), de Federico Fellini, ou se glisser dans la peau d’un mystérieux responsable du Pentagone dans le «JFK» (1991) d’Oliver Stone.

C’était «l’un des acteurs les plus intelligents, les plus intéressants et les plus captivants de tous les temps», a salué sur X le réalisateur Ron Howard, qui l’a dirigé dans «Backdraft» (1991). Le cinéaste a loué «son incroyable palette, son courage créatif et sa volonté de se mettre au service du scénario et du public avec une excellence suprême.»

«Forte présence»

Loin de handicaper sa carrière, l’âge avait même renforcé son caractère et Sion charisme à l’écran. De quoi lui permettre de nouveaux rôles comme celui d’un patriarche bourgeois anglais du 19ème siècle dans «Orgueil et Préjugés» (2005), l’adaptation du roman de Jane Austen, ou celui d’astronaute vieillissant dans «Space Cowboys» (2000), de Clint Eastwood.

À partir de 2012, il se distingue auprès des jeunes générations avec le personnage de Coriolanus Snow, dictateur cruel de la saga à succès «Hunger Games». Donald Sutherland a eu cinq enfants dont trois avec l’actrice québécoise Francine Racette, sa troisième épouse depuis 1972.

Par Le360 (avec AFP)
Le 21/06/2024 à 08h21