«Après les délibérations, la commission d’aide à la musique et aux arts chorégraphiques a décidé de reporter l’octroi de la subvention pour certains projets à la deuxième session de 2015, en vue d’une étude approfondie des dossiers y afférents», révèle le ministère de la Culture.
Cette décision de report renvoie à une réalité qui saute aux yeux: la production, enjeu majeur de la nouvelle politique d’aide publique, reste le cadet des soucis des candidats à la subvention. Les chiffres, dévoilés lundi 2 mars par Ahmed Aydoun, président de la commission d’aide, sont révélateurs. 45,5% des projets déposés concernent l’organisation de manifestations et de festivals de musique, 27,27% la production musicale, 11,36% la promotion et la distribution d’œuvres musicales.
Près de la moitié des projets porte sur l’aspect «festif» du programme, au détriment de ceux, prioritaires, relevant de la production musicale, talon d’Achille de la scène lyrique nationale, et des résidences artistiques, nouveau concept mis en place par le ministère Sbihi pour créer les conditions favorables à la créativité artistique.
Décryptons: si les festivals sont vitaux et que leur organisation participe de l’animation de la vie publique, sans compter leur rôle de levier de développement économique, nos artistes, paroliers, interprètes, compositeurs, arrangeurs, ne doivent pas perdre de vue cette idée de départ au fondement de la création du Fonds d’aide: la productivité.
Une idée que l’on peut facilement déceler à travers les enveloppes consacrées à chaque rubrique concernée par le programme d’aide: sur les 5.598.000 de dirhams du montant global alloué au soutien des projets, la création musicale se taille la part du lion avec une enveloppe de 1.565.000 DH.
Vu sous cet angle, le report de l’octroi de la subvention pour certains projets à la deuxième session de 2015 devient compréhensible. D’autant plus compréhensible que l’idée de base de la politique d’aide est de favoriser et la créativité et sa manifestation via les festivals.