Des mesures extrêmes ont été déployées par la junte algérienne pour combattre la fraude au baccalauréat, notamment la perturbation d’internet et le blocage du 12 au 16 juin 2022 de Facebook, Messenger, WhatsApp, Twitter et autres messageries.
La fraude aux examens est partout combattue. Mais pas de cette manière radicale, en se coupant du monde et en paralysant le fonctionnement d’une économie numérique qui se cherche encore dans ce pays, avec une bande passante très faible et un débit de mauvaise qualité.
Le net en Algérie est traité «politiquement» comme une menace et il est loin d’être vu comme outil de modernisation et de développement.
Ce souci d’over-probité et de sur-intégrité de la part du pouvoir algérien, exclusivement pour le bac, est très louche. Dans un pays où la falsification et la fraude sont monnaie courante, cette obsession pour un baccalauréat «pur et immaculé» est pour le moins intrigante.
Il se dit partout que cette fixation sur le bac des vieux militaires, les réels patrons de l’Algérie, qui sont tous dans le meilleur des cas à «bac moins 4» ou «bac moins 7» vient de leur propre relation «traumatique» à ce diplôme.
Aucun d’eux n’est bachelier. Ils subliment le baccalauréat comme un horizon intellectuel et de savoir dont ils n’ont jamais connu les félicités.
Alors obtenir le bac, un Graal pour eux, suite à une fraude relève de l’intolérable! Une insoutenable et douloureuse provocation pour leur maigre CV.
Quoique la fraude et tous les trafics imaginables dans d’autres secteurs ne semblent pas du tout les gêner. Mais pour le bac, c’est niet!
Pourtant, les épreuves du brevet qui se sont déroulées du 6 au 8 juin n’ont pas été accompagnées de blocages du net. Or, elles ont connu des fraudes massives.
Surtout ne pas toucher au bac qui symbolise pour les vieillards en uniforme un top et un must auxquels ils n’ont jamais accédé.